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Avec plus de 8 000 morts au travail depuis 2009, la France ne brille pas en Europe

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La France est l’un des pays du continent où le risque de mourir au travail est le plus élevé. La construction et le transport sont les secteurs plus touchés.
Plus de la moitié des morts au travail en France concerne les secteurs de la construction, la fabrication ou le transport. (Lilian Cazabet/Hans Lucas)
publié le 1er mai 2025 à 11h00

Selon les données synthétisées par Eurostat, la France est, en valeur absolue, le pays d’Europe ou on meurt le plus au travail : plus de 8 000 morts depuis 2009, largement devant l’Italie (7 000) et l’Allemagne (6 000). En ramenant cela à la population, la situation n’est pas beaucoup plus brillante : la France se trouve alors à la deuxième plus mauvaise place du classement, après Malte.

Avec un taux de 4,38 morts pour 100 000 salariés en 2022, la France se trouve très largement au dessus de ses voisins allemand (0,95), espagnol (2,80) et italien (2,50).

Ce constat accablant pour la sécurité au travail en France, que confirment les chiffres de 2023 (759 morts) peut cependant être nuancé par la difficulté des comparaisons internationales de ce genre. Eurostat a fait un travail d’harmonisation des données, mais celles fournies par les organismes statistiques des différents pays ne sont pas nécessairement équivalentes. Comme l’indique la Dares, la définition d’un accident du travail peut varier selon les pays. Ainsi, en Allemagne, il faut que le lien entre l’accident mortel et l’activité professionnelle soit prouvé pour que ce soit comptabilisé comme un accident du travail alors qu’en France, la définition est beaucoup plus large. Et le délai entre l’événement et le décès est également beaucoup plus restrictif en Allemagne.

En France, selon les données de l’Assurance maladie, ce sont dans les activités manuelles type construction mais également dans les transports et entreposage que le risque mortel est la plus élevé pour les salariés. Il faut souligner que ces données ne couvrent que les salariés du secteur privé, donc pas les fonctionnaires, ni les indépendants.

Plus de la moitié des morts au travail en France concerne des personnes effectuant des activités de construction, de fabrication ou de transport. Et ces secteurs sont également ceux ou le nombre de morts au travail par salarié est le plus élevé.