A l’occasion de la mise en vente par la SNCF des billets de train pour les vacances d’été, Libération republie ce reportage initialement paru en juillet 2023.
Au détour d’une conversation, un conducteur de train avait lancé : «Ceux qui fixent les prix des billets ? Ah, mais personne ne les connaît. Ils sont dans une tour à La Défense, une forteresse. Le nerf de la guerre. Jamais tu pourras raconter, c’est mort.» La demande de reportage est partie fissa. La réponse aussi : «Merci pour votre sollicitation mais nous n’avons rien à vous montrer à ce sujet :)» On a insisté. Rien à faire. Même pour une interview avec un responsable, la mer à boire. La question demeurait sans réponse : à quoi donc pouvait ressembler ce service qui fiche en l’air les week-ends de dernière minute et assassine nos budgets quand il faut traverser la France en urgence ? Par un matin de juillet, plutôt frisquet, on s’est invitée à La Défense, en bordure ouest de Paris, le Disneyland des entreprises.
Logistique
8h30, l’arche s’éveille. A ses pieds, dans la grande allée, le «Garden Parvis» a déroulé la moquette synthétique, avec palettes et transats. «Music et chill», annonce l’affiche. Déception à encaisser dès l’arrivée : la tour secrète de la SNCF n’est finalement pas une tour, mais un morceau du Centre des nouvelles industries et technologies, le premier bâtiment construit à La Défense, en forme de tente Quechua. L’espace cheminot est étroit, en hauteur, coincé en sa