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Reportage

Blocage des raffineries: «On peut tenir encore très longtemps comme ça»

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Alors que la pénurie de carburant continue, les salariés de plusieurs grandes raffineries françaises restent déterminés à poursuivre la grève. Ils réclament une augmentation de leur salaire face à l’inflation et une meilleure répartition des bénéfices.
Lors de la grève à la raffinerie ExxonMobil à Port-Jérôme-sur-Seine (Seine-Maritime), vendredi. (Albert Facelly/Libération)
publié le 7 octobre 2022 à 19h33

A l’aire de Morainvilliers Nord, sur l’A13, il y a du monde ce vendredi matin. La station-service TotalEnergies est prise d’assaut et il faut attendre plus de 30 minutes avant d’accéder à la pompe. C’est la première disponible quand on arrive de Paris en direction du Havre. Devant la machine à café, face à l’amas de véhicules qui patientent, deux routiers en gilet et casquettes sur le crâne soupirent. «Faut que ça bouge, ça ne peut pas continuer comme ça», résume l’un des deux. Selon le ministère de la Transition énergétique, ce vendredi à 13 heures, 19% des stations connaissaient des difficultés sur un produit au moins, au niveau national Jusqu’à 30 % dans les Hauts-de-France.

Océans de cheminées

Pour expliquer cette pénurie de carburant, il faut aller au bout de cette autoroute A13, jusqu’en Seine-Maritime. Au niveau de Gonfreville-l’Orcher, les arbres normands et les falaises calcaires s’effacent à l’horizon, remplacés par un océan de cheminées et d’immenses réservoirs cylindriques. Sauf que plus rien ne tourne. La raffinerie Normandie du groupe TotalEnergies, à quelques encablures du Havre,