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Billet

Boulangers, fleuristes… Est-ce bien nécessaire de vouloir travailler le 1er mai ?

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1er Maidossier
Découvrant qu’une pratique jusque-là tolérée était en réalité hors la loi, boulangers et fleuristes, appuyés par une large partie des responsables politiques, demandent à pouvoir faire travailler leurs salariés à l’occasion de la journée des travailleurs. Au risque de remettre en cause l’esprit du seul jour férié vraiment férié.
Le code du travail mentionne que «le 1er mai est jour férié et chômé», exception faite «des établissements et services qui, en raison de la nature de leur activité, ne peuvent interrompre le travail». (Juliette Treillet/Libération)
publié le 18 avril 2025 à 15h21

Un spectre hante la France : le spectre du «pas de pain frais le 1er mai». Soyons francs : on n’avait pas vu venir l’offensive. Ça a commencé par une tournée des plateaux de Dominique Anract, le représentant de la confédération des boulangers, ce genre de bandeau hurlant sur l’écran de télévision : «1er MAI /BOULANGERIE : LAISSEZ-NOUS TRAVAILLER !» Ça s’est poursuivi avec des interpellations bizarres, comme celle-ci, lancée par Marine Le Pen sur X : «Quand ce gouvernement va-t-il laisser les Français travailler ?» Et des déclarations des deux ministres chargées du Travail, Catherine Vautrin et Astrid Panosyan-Bouvet, appelant à une évolution législative, la première rappelant, dans un accès un tantinet franchouillard, que «le pain est une tradition française». On lit même, dans l’Opinion, cette réflexion incroyable écrite par 50 parlementaires LR qui se sont fendus d’une lettre à Catherine Vautrin : «Le 1er mai est la fête du Travail. Paradoxalement, ce jour-là, cert