Avec sarcasme, il dit que la SNCF, «sa maison», a du bol. «On a évité de justesse de nouveaux Brétigny. Personne ne le sait, et c’est tant mieux. Vraiment, ça se joue à pas grand-chose.» Il est conducteur de train. Un passionné, depuis l’enfance. Il a fallu prendre mille pincettes pour qu’il accepte de parler. Dans la famille cheminote, le silence est d’or. Surtout en ce moment. Le procès de la catastrophe ferroviaire de Brétigny-sur-Orge, où sept personnes ont perdu la vie, et des centaines ont été blessées en juillet 2013, tend la direction.
Le premier jour du procès au tribunal correctionnel de Paris, qui a débuté le 25 avril et doit se conclure le 17 juin, Jean-Pierre Farandou, le patron de l’entreprise publique, a adressé une vidéo aux 150 000 cheminots pour expliquer que l’accident était lié à un problème métallurgique. «Brétigny, c’est tabou, même entre nous, assure Francis (1). On sait tous que la SNCF n’a pas le cul propre dans cette histoire.» Un mois après le début du procès, il est déçu de la tournure des débat