Menu
Libération
Fonction publique

Budget 2025 : pas de grande vague de suppressions de postes de fonctionnaires en vue

Fonction publiquedossier
Le projet de loi de finances, présenté ce jeudi 10 octobre et qui annonce 60 milliards d’euros d’économies, prévoit toutefois 2 201 équivalents temps plein en moins l’an prochain dans les services de l’Etat, l’Education nationale notamment, et des opérateurs.
Lors d'une manifestation d'enseignants et personnels de l'Education nationale, à Paris le 10 septembre. (Herve Chatel/Hans Lucas. AFP)
publié le 10 octobre 2024 à 20h14

Michel Barnier avait créé la panique, lors de son interview le 3 octobre sur France 2, en annonçant des coupes à venir dans l’emploi public. «On va sans doute ne pas remplacer tous les fonctionnaires quand ils ne sont pas en contact direct avec les citoyens, tous les fonctionnaires qui partent à la retraite», et «fusionner des services publics» avait-il annoncé provocant une opposition immédiate des syndicats avec la crainte de revenir aux années Sarkozy et la politique de non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux. Au final, le coup de rabot de 100 millions d’euros dans l’emploi public paraît presque léger par rapport aux 60 milliards d’euros d’économies visés l’an prochain. En tout, Bercy prévoit une baisse totale de 2 201 équivalents temps plein (ETP), opérateurs compris, dont 1 196 dans la fonction publique d’Etat (qui compte environ 2 millions d’agents), d’après le projet de budget (PLF 2025) présenté ce jeudi.

«Ce sont des baisses ciblées, pas des coupes indifférenciées» pour «faire mieux avec moins d’effectifs» a affirmé Laurent Saint-Martin, le ministre du Budget, lors de la présentation à la presse. «Il y a d’un côté des hausses substantielles pour renforcer le régalien et la sécurité des Français, notamment à la Justice et aux Armées. Les effectifs de l’Intérieur seront également préservés, a-t-il détaillé. A l’inverse il y a des réductions sur des périmètres qui se transforment – par exemple la Direction générale des finances publiques – ou sur des politiques dont le nombre de bénéficiaires se réduit -par exemple France Travail.»

L’Education nationale principalement mise à contribution

Le ministère du Budget et Compte publics devrait effectivement perdre 505 postes, principalement à la Direction générale des finances publiques «qui devra capitaliser sur sa capacité à se moderniser et à adapter son organisation». Mais c’est l’Education nationale qui sera principalement mise à contribution avec près de 4 000 postes d’enseignants qui seront supprimés en 2025 (3 155 pour le premier degré et 181 pour le second degré dans le public, 660 pour le premier degré et 40 pour le second degré dans le privé). Dans le même temps, 2 000 postes d’accompagnants d’élèves en situation de handicap (AESH) seront créés. «Le Budget 2025 acte de la baisse du nombre d’élèves constatée depuis 2017, qui se poursuit pour les années à venir, permettant des reprises démographiques tout en continuant d’améliorer le taux d’encadrement, dans la continuité des efforts faits depuis 2017», est-il indiqué.

Le projet de budget propose aussi d’accorder 619 ETP supplémentaires au ministère de la Justice dont 349 au sein de l’administration pénitentiaire pour poursuivre, en particulier «les chantiers immobiliers déjà lancés, notamment le plan 15 000 places de prison, et de renforcer les effectifs pénitentiaires et judiciaires», indique le dossier de presse. Le ministère des Armées devrait gagner 630 ETP, selon le projet de budget.

La Cour des comptes avait de son côté recommandé une grosse coupe dans la fonction publique territoriale, hypothèse qui ne figure pas dans le PLF. Afin de réduire le déficit public, la Cour avait suggéré de rétablir les effectifs des collectivités à leur niveau de 2010. Autrement dit supprimer 100 000 postes.