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Austérité

Budget : le gouvernement veut restreindre la prime de Noël aux familles qui ont des enfants, LFI dénonce une proposition «ignoble»

L’exécutif a confirmé lundi qu’il souhaitait, l’année prochaine, réduire de 45 % le montant de cette aide sociale qui bénéficie chaque année à 2,2 millions de ménages modestes.

Jean-Pierre Farandou au ministère du Travail à Paris, le 4 novembre 2025. (Thibaud Moritz/AFP)
Publié aujourd'hui à 17h30

Au tour de la prime de Noël. A la recherche d’économies tous azimuts pour limiter le déficit public, le gouvernement a confirmé ce lundi 3 novembre son intention de s’attaquer à ce dispositif de solidarité versé chaque année à l’ensemble des bénéficiaires du RSA et aux chômeurs en fin de droits. L’exécutif entend en resserrer l’assise en réservant désormais son bénéfice aux allocataires qui ont des enfants.

«L’Etat français a été très généreux. Je ne suis pas sûr que notre pays ait les moyens de poursuivre ces politiques de générosité maximale. Il faut donc accepter un recentrage», a soutenu ce mardi sur France Inter le ministre du Travail et des Solidarités, Jean-Pierre Farandou, au premier jour de l’examen à l’Assemblée nationale du budget de la Sécurité sociale.

Le projet de loi de finances prévoit d’accorder 261,5 millions d’euros de crédits pour financer la prime de Noël 2026, contre 466,5 millions d’euros en 2025 (soit une baisse d’environ 45 % sur un an). Le dispositif, créé en 1998 et officiellement appelé prime exceptionnelle de fin d’année, bénéficie à plus de 2,2 millions de ménages. La prime est versée mi-décembre et son montant est progressif en fonction de la composition de la famille : elle s’élevait l’an dernier à 152,45 euros pour une personne seule sans enfant, 228,68 euros pour un couple sans enfant ou 320,15 euros pour un couple avec deux enfants.

«Une mesure un peu agressive»

A gauche, l’opposition dénonce une nouvelle attaque sociale contre les plus démunis. Coordinateur de La France insoumise (LFI), le député Manuel Bompard a dénoncé ce mardi sur France Info une proposition «ignoble». «Même s’ils n’ont pas d’enfants», ces bénéficiaires de minima sociaux «ont une famille» et «c’est sur ces gens-là qu’on va faire des économies», a-t-il déploré mardi.

«Les personnes seules, les personnes isolées, les personnes qui n’ont plus d’enfant à charge par exemple, ne pourront pas aller voir leurs proches, ne pourront pas faire des cadeaux, ne pourront pas inviter à la maison, seront privées de 150 euros», a également déploré le député Hadrien Clouet, lors de la conférence de presse hebdomadaire du groupe LFI à l’Assemblée nationale. Reconnaissant sur France Inter que ce type de mesure pouvait sembler «un peu agressive», le ministre Jean-Pierre Farandou s’est dit «ouvert» au rétablissement de la prime pour tous les allocataires, à condition de maintenir l’«équilibre» des comptes de la Sécurité sociale.