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Conditions de travail

Cadences infernales, épuisement, précarité… les salariés de Roissy en grève par «nécessité»

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Après une première mobilisation le 9 juin, les personnels d’Aéroports de Paris sont en grève ce vendredi pour obtenir des conditions de travail décentes. Ils demandent une augmentation de salaire de 300 euros pour faire face à l’inflation.
Grève à l'aéroport Charles-de-Gaulle à Paris, le 9 juin 2022. (Villette Pierrick/Abaca)
par Margo Magny
publié le 1er juillet 2022 à 5h46

«Air France n’est pas en grève», martelait Ben Smith dans une interview donnée au Journal du dimanche le 11 juin. Le directeur général d’Air France-KLM mettait en avant les efforts de la compagnie pour «être prête cet été». Mais deux semaines plus tard, les salariés et sous-traitants d’Aéroports de Paris (ADP) sont, eux, une nouvelle fois mobilisés à Roissy-Charles-de-Gaulle. «Il n’y aura pas de vacances pour nous», confie tristement Nicolas. Ce régulateur chez Aéropiste, une entreprise sous-traitante d’Air France, ne fera pas partie de ceux qui prendront l’avion pour s’envoler loin du quotidien cet été. «Avant, tout le monde voulait travailler à l’aéroport, rappelle le père de famille, mais ça a changé

Selon lui, quand il est arrivé à Roissy en 1998, les salariés d’ADP avaient un salaire de 20 à 30 % plus élevé que la moyenne. Aux revenus devenus trop bas, s’ajoute aujourd’hui l’inflation. Nicolas est en grève «par nécessité», pour tenter d’obtenir une augmentation de salaire de 300 euros. «Un plein et un chariot de course», explique un conducteur de fret. Pour pallier la baisse de leur pouvoir d’achat, Nicolas et sa femme n’utilisent plus qu’une seule voiture et évitent de sortir le week-end : «On se demande jusqu’à quand on va tenir», confie-t-il la voix tremblante. Le secrétaire général de l’union locale de Roissy affirme même que «certains agents de sécurité ont un coefficient inférieur au smic.»

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