Après le niet de TotalEnergies, les enseignes de la grande distribution retoquent une à une la proposition du gouvernement d’autoriser la vente à perte pour l’essence, dans l’espoir de juguler la flambée des prix du carburant en France.
Carrefour, 2e acteur de la distribution alimentaire en France derrière E.Leclerc, ne «vendra pas à perte» de carburant, a annoncé mercredi son PDG Alexandre Bompard, lors d’une audition devant la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale.
Dans la foulée, les groupements de magasins indépendants E.Leclerc et Intermarché, respectivement leader du marché de la distribution alimentaire et 3e acteur, ont annoncé qu’ils ne «feront pas» de vente à perte.
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Auditionnés par la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale, Philippe Michaud, co-président du groupement E.Leclerc et Thierry Cotillard, président des Mousquetaires/Intermarché, ont affirmé qu’ils ne rebondiraient pas sur l’autorisation du gouvernement. Seul exception à «merci mais non merci», Dominique Schelcher, PDG du 4e acteur du secteur Système U, qui a indiqué ne pas prévoir «de faire massivement des opérations de vente à perte».
Total s’en tient au plafonnement à 1,99 euro
Samedi, la Première ministre Elisabeth Borne avait levé un vieux tabou en annonçant que les carburants pourraient être vendus à perte. Cette mesure, qui doit faire l’objet d’un projet de loi, a été annoncée pour une entrée en vigueur début décembre et une durée de six mois.
Mardi soir, le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné a dit refuser de vendre à perte ses carburants et «ne descendra pas plus bas» que le prix actuel de 1,99 euro par litre fixé actuellement dans les stations-service de son groupe en France.
Le groupe pétrolier, qui gère le tiers des stations-service en France, avait annoncé la semaine dernière qu’il prolongerait l’an prochain le plafonnement à 1,99 euro par litre du prix de l’essence et du gazole dans ses 3 400 stations, «tant que les prix resteront élevés».