«Le Maire a réussi son coup.» C’est Olivier Guivarc’h, le secrétaire national de la CFDT chargé du chômage, qui fait ce constat, non sans dissimuler une pointe d’agacement face à ce qui «ressemble beaucoup à de l’agitation politique». Un coup, quel coup ? Celui-ci : cette semaine, la France s’est découvert un nouveau ministre du Travail et du «Plein-Emploi» en la personne de Bruno Le Maire, pourtant chargé de l’Economie. Ça tombait bien : il se trouve qu’Olivier Dussopt, l’occupant officiel de l’hôtel du Châtelet, rue de Grenelle, se fait discret ces temps-ci. Il se trouve aussi, ceci explique peut-être cela, qu’il sera jugé la semaine prochaine à Paris pour des faits supposés de «favoritisme» remontant à 2009, lorsqu’il était le maire de la commune ardéchoise d’Annonay.
Le «coup» de Le Maire ne vient pas de nulle part. Il y a un mois, à l’occasion de la Conférence sociale organisée au Conseil économique, social et environnemental (Cese) sous l’égide de Matignon, le ministre de l’Economie s’est lancé dans une campagne contre le «modèle social français», qu’il accuse d’être un «frein» sur la route vers le «plein-emploi» – promesse de campagne d’Emmanuel Macron, 5 % de chômage à échéance 2027, loin d’être gagnée sachant qu’on est à 7,4 %. Ça n’avait pas trop percé, jusqu’à cette idée, ou peut-être devrait-on dire «ballon d’essai», formulée jeudi sur France Info : supprimer purement et simplement les avantages d