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Mouvement social

Chez les sous-traitants de TotalEnergies : «Pourquoi on se laisse marcher dessus, nous ?»

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Pour les salariés de plusieurs entreprises travaillant pour le géant pétrolier, la grève des raffineurs, qui a créé une pénurie de carburants en octobre, a servi de «déclencheur». Comme à Lillebonne en Seine-Maritime, ils réclament à leur tour des hausses de salaires et de meilleures conditions de travail.
A Lillebonne, les salariés de Ponticelli se sont mobilisés sur une journée, le 8 novembre. (Albert Facelly/Libération)
publié le 24 novembre 2022 à 17h20

L’esprit de révolte s’est emparé de André (1) tel un brasier que l’on aurait attisé. Crescendo et d’une «puissance folle». Avec pour office de soufflet, le mouvement de grève du mois d’octobre au sein de TotalEnergies. André, 50 ans, soudeur en pétrochimie, est un salarié de Ponticelli Frères, une entreprise sous-traitante du géant pétrolier, spécialisée dans la mécanique et la maintenance de ses raffineries. Des semaines durant, l’ouvrier n’a «pas loupé un épisode» du bras de fer mené par les salariés en lutte de la multinationale. Notamment celui engagé sur le site normand de Gonfreville-l’Orcher, en Seine-Maritime, au sein duquel lui-même travaille. «Leurs revendications salariales, leurs conditions de travail, leur argumentaire, tout cela me paraissait juste et faisait sens pour moi, raconte-t-il. Au début, j’étais dans une logique de soutien des camarades. Puis, j’ai quand même fini par me dire : “Mais pourquoi on ne s’inspire pas d’eux ? Pourquoi on se laisse marcher dessus, nous ?”»

Lorsqu’on le rencontre, André est en grève. Il est entouré d’une cinqu