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Représentation

Chez les syndicats, les femmes encore au second rang

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Parmi les huit centrales qui appellent à la grève jeudi, sept sont dirigés par des hommes. Malgré des progrès, les femmes restent sous-représentées à tous les échelons du syndicalisme.

Le 10 janvier, le front syndical uni se présente devant la Bourse du Travail après la présentation du projet de réforme des retraites par Elisabeth Borne. (Stéphane Lagoutte/ MYOP pour Libération)
Publié le 18/01/2023 à 21h25

«Ça nous désole. On n’est pas ravi de l’image qu’on donne», concède l’un des neuf représentants syndicaux qui appellent à une journée de mobilisation et de grèves contre la réforme des retraites, ce jeudi. Un homme, comme sept de ses homologues. Avec une seule femme à la tête d’une organisation – Murielle Guilbert, co-déléguée générale avec Simon Duteil de l’union syndicale Solidaires – ce n’est pas d’un simple manque de parité que souffre la photo de famille de l’intersyndicale, mais d’une quasi-invisibilisation des femmes. Pourtant, selon l’Insee, en 2021, 48,9 % des actifs de 15 à 64 ans étaient des femmes en France. Alors pourquoi aucune femme, ou si peu, sont-elles aux manettes des organisations représentant les travailleuses comme les travailleurs ? Ces mêmes organisations font pourtant de l’égalité professionnelle un combat central. Certains arguent que cela n’a pas toujours été le cas : on rappelle la place importante qu’a eue Nicole Notat, à la tête de la CFDT de 1992 à 2002. On se souvient aussi de Bernadette Groison, ex-secrétaire générale de la FSU, de Carole Couvert à la CGC, ou encore d’Annick Coupé, chez Solidaires. Mais jamais, loin de là, les hommes n’ont été mis en minorité.

«Souvent des militantes me disent “merci d’être là”, témoigne Murielle Guilbert, de Solidaires. La photo de