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Vencorex : un «sentiment d’écœurement» après l’annonce de la reprise de l’usine par le chinois Wanhua

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Le tribunal de commerce de Lyon s’est prononcé ce jeudi 10 avril pour une reprise très partielle de la plateforme chimique grenobloise, avec seulement une cinquantaine d’emplois préservée sur 450. L’offre concurrente montée par des salariés et des collectivités locales a été jugée «irrecevable».
Des salariés de Vencorex au Pont-de-Claix, le 7 novembre 2024. (Benoit Pavan/Hans Lucas)
par François Carrel, correspondant à Grenoble
publié le 10 avril 2025 à 11h46
(mis à jour le 10 avril 2025 à 19h05)

Dans un jugement implacable, le tribunal de commerce de Lyon a enterré ce jeudi 10 avril l’espoir de voir Vencorex France, entreprise phare de la plateforme chimique du Pont-de-Claix, dans le sud grenoblois, sauvée par ses salariés. La justice a en effet prononcé la reprise très partielle de cette usine en redressement judiciaire par une filiale du géant chinois de la chimie Wanhua, pour 1,2 million d’euros : un unique atelier de transformation (tolonates) et 54 salariés au mieux, sur les 450 qu’employait il y a quelques mois l’entreprise sous pavillon thaïlandais.

C’est la fin de toutes les productions de matières premières jusque-là assurées par l’entreprise, sel raffiné, chlore, soude, hydrogène, monomères, isocyanates… 250 salariés vont être licenciés dans les jours à venir, après les 130 déjà remerciés en mars. La mine de sel de Vencorex, à Hauterives dans la Drôme, est condamnée. Du côté des sous-traitants directs de Vencorex, qui assuraient logistique, transports, entretien, sécurité du site, 750 emplois sont menacés à court terme. Au-delà, toutes les entreprises de la filière chimique locale, dépendante des productions de Vencorex, sont fragilisées, à l’image d’Arkema, qui a déjà prévu, sur la plateforme voisine de Jarrie, de fermer la moitié de son site