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Emploi

Chute du groupe Casino : entre 1 300 et 3 200 postes sont menacés

Le nombre d’emplois supprimés dépendra du nombre de magasins grand format et d’entrepôts logistiques non encore cédés qui trouveront preneurs d’ici septembre, a annoncé le distributeur ce mercredi 24 avril. Un millier d’emplois devraient être préservés au siège de Saint-Etienne.
Manifestation à l'appel de l'intersyndicale de Casino à Saint-Etienne le 17 décembre 2023. (Pablo Chignard/Libération)
publié le 24 avril 2024 à 9h11

Les craintes affichées depuis des mois par les salariés de Casino et leurs syndicats se confirment. Tout comme la descente aux enfers d’une entreprise française centenaire : entre 1 293 et 3 267 postes pourraient être supprimés au sein du groupe. Le «projet de réorganisation» présenté ce mercredi 24 avril aux représentants du personnel «prévoit 1 293 suppressions nettes de postes au sein des fonctions sièges du groupe, dont 554 à Saint-Etienne», précise Casino dans un communiqué. Le siège historique du groupe, à Saint-Etienne, conserverait «1 010 postes sur 1 564 actuels». Les autres sièges sont implantés à Vitry-sur-Seine (enseigne Franprix), Clichy (Monoprix) et Bordeaux (Cdiscount).

Jusqu’à 1974 postes supplémentaires pourraient être supprimés si les hypermarchés et supermarchés qui n’ont pas été cédés à Intermarché, Auchan, Carrefour, ainsi que certaines plateformes logistiques, ne trouvent pas de repreneurs d’ici la fin septembre.

Fonte des effectifs en France et dans le monde

Cette annonce confirme les appréhensions suscitées par la reprise en main du groupe par les milliardaires Daniel Kretinsky (créancier de Libération) et Marc Ladreit de Lacharrière, adossés au fonds d’investissement britannique Attestor. Leur plan de sauvetage, validé le 26 février par le tribunal de Commerce de Paris, ne donnait aucune garantie sur le maintien des emplois. Ainsi la fonte des effectifs du groupe, au fil des cessions à la concurrence de ces derniers mois, va se poursuivre. Ils passent de 200 000 personnes employées dans le monde et 50 000 en France fin 2022 à 28 212 salariés pré-plan de sauvegarde d’emploi. Le distributeur n’a quasiment plus de présence à l’international.

Les résultats financiers de 2023, publiés fin février, ne présageaient rien de bon : 5,7 milliards d’euros de perte nette sur l’année, et une dette financière nette atteignant 6,2 milliards d’euros au 31 décembre 2023, contre 4,5 milliards un an auparavant. Le nouveau directeur général Philippe Palazzi estime toutefois que «ce projet de transformation constituerait une étape clé», qui «permettrait d’engager Casino sur une nouvelle trajectoire de développement». Il prévoit de «réinvestir dans les points de vente et les réhumaniser».

Les comités sociaux et économiques des sociétés concernées par des plans de sauvegarde de l’emploi ont été convoqués à une réunion prévue le 6 mai. «une procédure d’information-consultation préalable à la mise en œuvre d’un projet de plan de sauvegarde de l’emploi» y sera initiée, détaille le distributeur dans son communiqué. En parallèle, la négociation «sur le contenu du plan de sauvegarde de l’emploi sera engagée avec les organisations syndicales représentatives desdites sociétés». Casino «proposera une phase de départs volontaires pour les salariés concernés» par un PSE «présentant un projet professionnel, afin de limiter autant que possible le nombre de départs contraints».