Montreuil, un soir de pluie. Une petite trentaine de personnes s’est installée sur les bancs en bois délavés et autres mobiliers de récup du cinéclub de l’Aeri, lieu intercollectif, social, culturel et solidaire de cette commune de Seine-Saint-Denis. A la programmation : la Sociale, documentaire plaidoyer sur la sécurité sociale réalisé par Gilles Perret. Il n’y a pas foule et c’est une légère déception. Devant l’auditoire se tient Clémence, 39 ans, professeure documentaliste au collège public Sólveig-Anspach, situé à une centaine de pas d’ici. Clémence est en lutte contre la réforme des retraites. Avec ses collègues de l’établissement, elle organise la projection de ce film, buvette adjacente, pour alimenter leur caisse de grève. «Depuis le début du mouvement nous sommes très engagés, avec des taux de grévistes qui sont montés à 90% et 95% certaines journées, déroule-t-elle face aux spectateurs. Mardi, nous étions 82% en grève. On a tenté la reconductible, mais mercredi nous étions 41%. La mobilisation est loin d’être finie. Merci d’être venus ce soir, merci pour la caisse de grève. Plus on va devoir tenir dans le temps, plus on sait qu’elle va devenir un outil important.»
Mettre à disposition ce qu’ils font de mieux
Bagnolet, ville limitrophe. Même soir de pluie, même film projeté à la médiathèque de la ville,