Menu
Libération
Chômage

Comment la réforme du RSA va gonfler les statistiques de France Travail

Article réservé aux abonnés
L’affiliation automatique, depuis le 1er janvier, des allocataires du RSA à l’opérateur de l’emploi va mécaniquement faire gonfler le nombre d’inscrits. Deux catégories ont été créées pour gérer l’afflux, qui va aussi faire augmenter les chiffres des catégories A, B et C.
Chez France Travail à Marseille, le 30 janvier 2025. (Manon Cruz/REUTERS/)
publié le 13 février 2025 à 12h51

On n’en voit pas encore les effets, mais France Travail est en train de vivre un choc statistique, qui résulte directement de la loi «pour le plein-emploi» promulguée le 18 décembre 2023, à l’époque où le gouvernement était dirigé par Elisabeth Borne. Depuis le 1er janvier de cette année, tous les bénéficiaires et les demandeurs du RSA, ce qui inclut les conjoints et conjointes, sont automatiquement inscrits chez l’opérateur de l’emploi qui s’appelait naguère Pôle emploi. L’afflux représente 1,2 million de personnes, incluant les allocataires du RSA qui n’étaient pas déjà inscrits (près d’un million, environ la moitié du total) et les quelque 200 000 jeunes de moins de 25 ans enregistrés auprès d’une mission locale, qui s’additionnent aux 5,9 millions de noms figurant déjà dans les fichiers de France Travail.

Cette transformation statistique se double d’un fort enjeu politique, au moment où la situation de l’emploi se dégrade. Au quatrième trimestre 2024, le nombre d’inscrits à France Travail en catégorie A, donc sans activité, a bondi de 117 000 personnes (près de 4 %) en France (hors Mayotte). Même s’i