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Réunion

Conférence Travail et Retraites : la CGT séchera le début des discussions mardi

La première réunion s’ouvrira sans le syndicat, dont le comité confédéral national tombe le même jour. Au-delà de ce chevauchage de calendrier, la CGT demande des garanties sur le fond avant de participer.

Jean-Pierre Farandou à l'Assemblée nationale le 28 octobre 2025. (Sarah Meyssonnier/Reuters)
Publié le 31/10/2025 à 21h07

Une chaise vide et pas des moindres. La conférence Travail et Retraites voulue par le Premier ministre s’ouvrira mardi 4 novembre pour une réunion préparatoire en présence du ministre du Travail Jean-Pierre Farandou et des partenaires sociaux. Mais la CGT, pourtant conviée, n’y participera pas. «C’est le jour de notre CCN (comité confédéral national), le parlement de la CGT. Evidemment que la CGT ne pourra pas être là», a déclaré Sophie Binet vendredi 31 octobre, précisant que cette réunion interne prévue de longue date était d’autant plus importante qu’il s’agit «d’une réunion de préparation de notre congrès» prévu en juin 2026.

«Le 4 novembre, nous lancerons officiellement la conférence Travail et Retraites avec l’ensemble des organisations syndicales et patronales», avait promis quelques heures plus tôt Jean-Pierre Farandou dans une déclaration écrite. Le même jour débutera l’examen du budget de la Sécurité sociale (PLFSS) à l’Assemblée nationale avec en sujet phare la suspension de la réforme des retraites. Avec elle, «nous poserons les bases d’une méthode de travail fondée sur l’écoute et de discussion avec l’objectif partagé de construire un espace de dialogue ouvert et apaisé sur des enjeux structurels pour l’avenir des Français», a-t-il poursuivi.

La tenue de cette conférence avait été annoncé le 14 octobre par Sébastien Lecornu, lors de sa déclaration de politique générale. Il avait précisé devant le Sénat que le gouvernement proposerait notamment de «confier la gestion du système de retraites aux partenaires sociaux». Le ministère du Travail a précisé que la rencontre de mardi «sera consacrée à la présentation de cette initiative ainsi qu’à de premières discussions sur le format et la méthode de travail envisagés».

La CGT refuse de «tenir les chandelles»

Marylise Léon, secrétaire générale du premier syndicat, la CFDT, ainsi que le président de la CFTC Cyril Chabanier, ont tous deux assuré qu’ils participeront à la réunion. FO sera représenté par sa numéro deux Patricia Drevon et son responsable pour la fonction publique Christian Grolier, et la CFE-CGC par Christelle Thieffinne et Maxime Legrand. A l’inverse, la CGT, deuxième syndicat français, séchera donc cette première réunion.

Si le ministre du Travail «souhaite la participation de la CGT, il faut que le calendrier, le contenu, les modalités, l’animation de cette fameuse conférence travail dont on ne sait rien, soit décidé et travaillé avec l’ensemble des organisations syndicales», a déclaré Sophie Binet. Au-delà de la journée de mardi, la CGT demande aussi des garanties sur le fond avant de participer à la conférence : elle refusera de «tenir les chandelles entre celles et ceux qui veulent un système à points (prôné par la CFDT) et ceux qui veulent la capitalisation», notamment au sein des organisations patronales, prévient Sophie Binet.

«Nous, ce que nous voulons, c’est un cadre sérieux pour parler du financement du système de retraite par répartition, pour parler du financement de l’abrogation de la réforme des retraites» ainsi que «des conditions de travail, de la démocratie au travail et surtout des ordonnances travail imposées par Emmanuel Macron 2017», détaille la dirigeante syndicale.

La CGT sera donc la seule des cinq organisations syndicales représentatives à être absente de la réunion de mardi. La CFDT avait indiqué dans un communiqué dès le 14 octobre qu’elle participerait à la conférence, «qui rouvrira le sujet de la pénibilité» qui avait fait capoter le «conclave» en juin, et «intégrera l’enjeu de l’équilibre financier».