«Nous avons décidé de ne pas aller au Conseil national de la refondation. Les convocations ont été envoyées dans des délais extrêmement courts sans explications détaillées sur les attendus, les participants, la forme ou les sujets précis. Ne pas savoir de quoi on parle est un problème. Que les initiales de ce Conseil national de la refondation renvoient à celles du Conseil national de la résistance, nous ne savons pas si c’est une provocation ou de l’inconscience. Au lendemain de la guerre, ce n’était pas rien le CNR. Ils avaient élaboré un programme très progressiste avec notre système social. Or, les politiques menées par Emmanuel Macron consistent à détruire ce qui a été mis en place et notamment la Sécurité sociale, en attaquant son financement. Ce programme à l’époque était aussi une réponse pour faire face au fascisme. Le Rassemblement national a été convié au CNR. Même si le RN ne s’y rend pas, ce n’est pas entendable. Nous sommes scandalisés par cette façon de brouiller les messages.
Le billet politique de Thomas Logrand
«Emmanuel Macron veut établir aussi un diagnostic partagé. Nous savons que nous ne l’aurons jamais. Nous ne voulons pas d’un diagnostic partagé imposé, mais d’une prise en compte de la diversité d’opinion, des divergences, et des propositions politiques alternatives… Il existe déjà d’autres institutions qui ont, elles, toute légitimité, comme le Conseil économique social et environnemental. Pourquoi ne pas utiliser cette troisième chambre de la République et le Parlement pour les partis politiques ? Cela donne l’impression que le président de la République veut squeezer les institutions actuelles. Et quand il assure qu’il veut davantage de participation, c’est faux. On l’a vu avec la convention citoyenne, avec les grands débats, cela n’aboutit à rien. Cette manière de faire n’est pas honnête.»