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Le Libé des historiens et des historiennes

Contre la pauvreté, une loi cache-misère

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Examinée à l’Assemblée, la loi «plein-emploi», qui conditionne le RSA à 15 heures d’activité hebdomadaires obligatoires, entretient le cliché des personnes pauvres comme «assistées».
John Spacey, aide à domicile pour l'association Choisir de vivre à domicile. Le 7 juillet 2022 à Bonnat (Creuse). (Valérie Couteron/Grande commande BNF)
par Guillaume Calafat, maître de conférences à Paris-I-Sorbonne
publié le 4 octobre 2023 à 20h48

A l’occasion des «Rendez-vous de l’histoire», qui se tiennent à Blois du 4 au 8 octobre, la rédaction de Libération invite une trentaine d’historiens et historiennes pour porter un autre regard sur l’actualité. Retrouvez ce numéro spécial en kiosque jeudi 5 octobre et tous les articles de cette édition dans ce dossier.

Par un accord entre la coalition présidentielle et les députés Les Républicains, l’Assemblée nationale a validé l’idée de conditionner la perception des allocations du Revenu de solidarité active (RSA) à 15 heures d’activités hebdomadaires obligatoires, dites «de formation et d’insertion». La mesure, promesse de campagne d’Emmanuel Macron en 2022, vise explicitement une figure devenue l’une des cibles prioritaires de la droite française : «l’assisté», celui ou celle qui gagnerait plus en restant chez soi qu’en allant au travail. Les sociologues et les spécialistes d’histoire sociale, depuis les travaux du sociologue Georg Simmel, ont bien montré combien l’assistance a contribué à définir le concept de pauvreté et le statut de «pauvre». Les pauvres, en tant que catégorie sociale, ne sont pas uniquement celles et ceux qui sou