Chaque jour, les agents de la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) de l’Hexagone reçoivent, en moyenne, 160 000 arrêts de travail. Autant de dossiers à traiter pour calculer puis verser les indemnités journalières aux salariés concernés, en arrêts pour maladie ou accident du travail. Parmi ces demandes, 40 000 sont liées à la pandémie, selon la CPAM. De quoi engorger les services et engendrer des retards de versements. De l’autre côté du guichet, les assurés sociaux privés de revenus se retrouvent au pied du mur. Trois d’entre eux racontent à Libération cette longue attente.
Christelle (Charente-Maritime) : «J’ai dû emprunter de l’argent»
«Quand quelque chose mine le moral, ça n’aide pas au rétablissement.» Fin 2021, Christelle perd son travail à la poissonnerie d’un supermarché de Charente-Maritime. Elle s’inscrit à Pôle Emploi, mais en raison de séquelles liées à une chute qui remonte à 2020, elle est par la suite reconnue inapte à reprendre une activité. On la renvoie alors vers la sécurité sociale. C’est là que les galères commencent. «Le 25 avril 2022, je reçois un SMS où ils me demandent une attestation de salaire du mois de mar