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Enquête

Dans la famille Mulliez (Auchan, Leroy Merlin, Decathlon), une nouvelle génération désenchantée ?

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Parmi les centaines d’héritiers du conglomérat multimilliardaire, les plus jeunes peinent à trouver leur place au sein de l’empire familial, quand ils n’en sont pas tout bonnement éjectés, comme Alexandre Mulliez, ex-vice président d’Auchan Retail France. Une vaste «réorganisation actionnariale» a été lancée l’été dernier pour y remédier.
Alexandre Mulliez, ex-vice président d'Auchan Retail France et désormais président du FC Versailles, le 20 octobre 2023 à Paris. ( Emma Da Silva/Icon Sport)
publié le 1er mai 2024 à 14h48

Comment quitter la scène à seulement 35 ans ? «Auchan, c’est fini !» C’est ainsi qu’Alexandre Mulliez, petit-fils du patriarche Gérard, fondateur de l’enseigne de grande distribution, annonce la nouvelle dans un post sur son compte LinkedIn, fin avril 2022. Onze mois seulement après son arrivée à la vice-présidence du navire amiral Auchan Retail France, rideau. L’état-major du groupe a mis fin à son mandat et l’a éjecté. Ou plutôt l’a «remercié», comme on euphémise dans le jargon. «Cette décision a suscité beaucoup de surprise et d’incompréhension au sein de ma famille et surtout de l’entreprise, notamment au niveau de l’exploitation qui soutenait à 100 % mon projet», poursuit le jeune entrepreneur. Pour lui, ce fut à la fois la fin d’un rêve, celui d’une vie, et celle de son «projet» amorcé en janvier 2021 et résumé en un slogan aux accents footeux qui semble avoir volé en éclats : «Une seule équipe.»

Quand on évoque cet épisode avec lui, l’héritier se montre quelque peu fuyant, comme tiraillé entre deux univers. Il n’est certes pas impliqué dans l’Association familiale Mulliez (AFM), la structure qui rassemble les centaines d’héritiers du groupe et pilote toutes les enseignes du conglomérat multimilliardaire, sous les feux de l’actualité après les révélations de Libération, qui assure que