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Libération
Reportage

Dans la manif contre la réforme des retraites à Saint-Etienne : «Pendant longtemps, j’ai hésité, mais là ça suffit !»

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La ville de 175 000 habitants a vu défiler, ce mardi, près de 50 000 manifestants, selon les syndicats, 9 200 selon la police. Un chiffre en hausse par rapport au 19 janvier. Parmi eux, plusieurs descendaient dans la rue pour la première fois, pour demander à Emmanuel Macron d’«arrêter de passer en force».
Mobilisation contre la réforme des retraites ce mardi 31 janvier à Saint-Etienne. (Bruno Amsellem/Libération)
par Maïté Darnault, envoyée spéciale à Saint-Etienne (Loire)
publié le 31 janvier 2023 à 16h38

«On est beaucoup plus nombreux que le 19 janvier, le gouvernement va finir par voir qu’on n’est pas contents !» tonne un homme dans la sono d’une camionnette devant l’hôtel de ville de Saint-Etienne. Il est 13 heures et le cortège n’en finit pas d’arriver. L’affluence, exceptionnelle pour la ville de 175 000 habitants, donne lieu à un énième grand écart d’estimations : ils auraient été 50 000 à défiler selon les syndicats, 9 200 selon la police (qui en avait compté 7 200 le 19 janvier). La manifestation a peiné à démarrer, à 10 heures, tant les participants ont continué à converger vers le point de rendez-vous, à la gare de Châteaucreux.

A quelques rues de là, Laëtitia patiente en blouse bleue, une pancarte à la main disant : «Le peuple en deuil, la retraite dans le cercueil.» Cette aide-soignante de 36 ans attend des collègues de l’Ehpad public qui l’emploie. La jeune femme, qui vote «tout sauf Macron», descend dans la rue pour la première fois. «C’est de pire en pire : je fais un métier compliqué, on est en sous-effectif en permanence. Travailler jusqu’à 64 ans, ce n’est pas possible physiquement dans notre secteur», explique celle qui espère «qu’ils revoient leur réforme». «On a déjà du mal à recruter dans ma branche, ça me dérange d’entendre parler de maltraitances parce qu’il faut voir nos conditions de travail.» La période du Covid a été pour elle «horrible» et nombre de soignants en sont sortis «dégoûtés», «alors que c’est u