«Nous n’avons pas d’eau chaude, pas d’électricité. Il fait très froid dans la maison», raconte Driss, travailleur marocain débarqué à Malemort-du-Comtat (Vaucluse) il y a quelques mois et en conflit judiciaire avec son employeur. L’affaire remonte à l’été dernier. Michel Jean et Rachid, son associé, accueillent alors une quinzaine de saisonniers marocains dans leur exploitation viticole et maraîchère, comme c’est de coutume face au manque de main-d’œuvre du secteur. Certains d’entre eux, ayant déjà travaillé sur place, reprennent leurs habitudes et établissent leurs quartiers dans une maison, encore en chantier, appartenant à leur employeur. «A l’époque, c’était une solution d’urgence, rappelle Rachid. On ne s’est jamais engagé auprès du ministère de l’Intérieur [en charge de traiter les demandes d’autorisation de travail saisonnier, ndlr], à fournir le logement. Et encore moins une maison en construction où les fils pendent encore.» Pourtant, Hervé Proksch, délégué syndical Force ouvrière accompagnant les travailleurs marocains dans leurs procédures judiciaires, assure avoir obtenu une attestation d’hébergement signée de la main de madame Jean, la propriétaire de la maison. «C’était seulement pour qu’ils puissent ouvrir un compte bancaire et que l’on puisse les payer, justifie Rachid. On ne leur avait donné accès qu’à la boîte aux lettres pour récupérer des documents.»
Vingt dossiers portés devant les prud’hommes
La tension monte lorsque les travailleurs ne perçoivent pa