Menu
Libération
Conditions de travail

Décret canicule pour le BTP : «J’ai l’impression que tout le monde s’en fout»

Réservé aux abonnés

Le 28 juin, le gouvernement a publié un décret permettant enfin d’indemniser les ouvriers du bâtiment en cas d’arrêt de chantier lors de très fortes chaleurs. Alors que 45 départements sont placés en vigilance orange canicule, est-il appliqué ?

Sur les voies d'un tramway bordelais, le 29 juillet 2024. (Philippe Lopez/AFP)
Par
Eléna Roney
Publié le 30/07/2024 à 19h25

«Lorsqu’il fait trop chaud sur les chantiers de BTP, on voit des copains qui convulsent, d’autres qui font des malaises, même parmi les mecs les plus résistants», déplore Frédéric Mau, secrétaire fédéral de la CGT Construction, Bois et Ameublement, spécialisé dans les questions de santé. Alors que 45 départements ont basculé en vigilance orange canicule ce mardi, avec des ressentis de température pouvant atteindre jusqu’à 44 degrés, les employés du bâtiment sont particulièrement touchés. Depuis plusieurs années, nombreux sont les syndicats qui alertent sur les dangers et les conséquences de la chaleur pour les ouvriers du BTP. «Ça fait dix ans qu’on fait des campagnes de sensibilisation par rapport à cette question», indique ainsi Rui Portal, secrétaire général de la CFDT construction bois. Au cœur des revendications : l’élargissement du «chômage intempéries» – comme cela se fait déjà depuis la fin des années 40 en cas de gel, de neige, ou de fort vent – à la canicule, permettant aux personnes travaillant sur un chantier arrêté de percevoir des indemnités à hauteur de 75 % de leur salaire brut. Les syndicats ont finalement obtenu gain de cause le