Le bazar, c’est pas un truc de patron. Alors, le Mouvement des entreprises de France (Medef), qui devait se retrouver le 13 octobre à Bercy pour un grand événement sur le thème de la grogne, a annoncé dans un communiqué publié ce lundi 6 octobre annuler son «grand rassemblement patronal». Un choix «difficile mais nécessaire», dans un «moment d’extrême tension» qui incite les patrons «à participer à l’apaisement du pays».
Programme
L’idée d’une «grande mobilisation patronale», lancée il y a un mois par Patrick Martin, président du Medef, avait fait sourire. Mais le patron des patrons avait tout de suite évoqué «un meeting», organisé à l’Accor Arena. Ça s’appelait «Faisons gagner la France : mobilisation générale des entrepreneurs» et ça tombait deux jours après un concert du groupe breton Matmatah. Là, Martin devait faire l’apologie des entreprises, partager sa fierté «de les voir grandir, d’embaucher, d’innover», raconter son ras-le-bol que les patrons soient «traités comme des profiteurs ou des nantis».
«Les vrais insoumis»
Plus précisément, Patrick Martin avait expliqué dans le Parisien que «les entreprises ne peuvent pas supporter de nouveaux impôts ou des hausses d’impôts supplémentaires. Au contraire, il est même urgent de desserrer le frein à main pour relancer l’investissement». L‘annonce avait pris de court la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME) et l’U2P (entreprises de proximité). L’invitation du Medef s’adressait aux entrepreneurs – «les vrais insoumis» – et plus particulièrement aux grandes entreprises.
Une telle manifestation patronale est très rare. Le précédent le plus mémorable, organisé par le CNPF, l’ancêtre du Medef, avait réuni 25 000 chefs d’entreprise au parc des Expositions de Villepinte (Seine-Saint-Denis), le 14 décembre 1982, pour protester contre les politiques mises en place par le président socialiste François Mitterrand.