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Libération
Enquête

Depuis la réforme des APL, les CAF en surchauffe

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Le changement des règles de calcul des aides au logement a ralenti leur versement et mis en difficulté les agents.
Des bénéficiaires devant la caisse des allocations familiales à Valence dans la Drôme, le 7 août 2020. (Nicolas Guyonnet/Hans Lucas. AFP)
publié le 3 septembre 2022 à 5h42

Le plexiglas installé dans ce bureau de l’agence de la caisse d’allocations familiales (CAF) d’Amiens a fait rempart, non contre le Covid, sa fonction initiale, mais contre la violence. En cet après-midi du mercredi 10 août, un allocataire déjà identifié pour son comportement difficile avait rendez-vous avec un conseiller. Quand ce dernier lui a demandé des justificatifs, il s’est mis à cogner le plexi, envoyant valser l’ordinateur. Si le conseiller s’est reculé, l’agent de sécurité n’a pu esquiver les coups. Le lendemain matin, les agents de cette CAF ont exercé leur droit de retrait, des plaintes ont été déposées et les syndicats ont déposé un droit d’alerte. «Cela a été la goutte d’eau qui a tout fait ressortir», explique Yohann Leroux, délégué syndical CFDT et élu au comité social et économique à la CAF de la Somme. Si les agressions physiques restent rares, les incivilités au guichet et au téléphone sont de plus en plus fréquentes. Ces dernières concerneraient entre 15% et 20 % des appels, indique le syndicaliste, qui établit un lien entre les tensions accrues et les versements tardifs : «Nos délais de traitement se sont allongés à cause de la réforme de l’aide au logement, de nombreux bugs informatiques qui persistent et du manque d’effectifs qui concerne tous les services. Plus il est difficile de nous joindre, plus l’agacement monte chez les allocataires. Cela fait boule de neige.»

«C’était la bérézina complète»

A Amiens comme dans le reste de la France, lorsqu’ils allument leurs écra