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Enquête

Derrière le boom de l’apprentissage, des abus et des jeunes à bout

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Avec 500 000 contrats d’apprentissage signés en 2020, l’alternance n’a jamais autant été sollicitée. Mais les aides mises en place pendant la crise, couplées à la réforme de la formation professionnelle, attisent aussi les convoitises d’écoles peu scrupuleuses.
Mesure phare du «plan jeune» lancé à l’été 2020, l’aide exceptionnelle versée aux entreprises qui recrutent des alternants est régulièrement mise en avant par la ministre du Travail comme une solution anti-crise. (Stéphane de Sakutin/AFP)
publié le 13 mai 2021 à 8h16

C’est le revers de la médaille d’une «année record» pour l’apprentissage. Depuis le mois de janvier, le gouvernement se félicite d’avoir pour la première fois dépassé la barre des 500 000 contrats signés au cours de l’année 2020. Une hausse de 40% par rapport à 2019 dans le secteur privé, attribuable notamment, selon le gouvernement, aux aides mises en place pour dynamiser cette voie de formation professionnelle. Mais ces dernières ont aussi suscité l’intérêt d’écoles peu scrupuleuses. Ce que le ministère du Travail n’ignore pas.

Mesure phare du «plan jeune» lancé à l’été 2020, l’aide exceptionnelle versée aux entreprises qui recrutent des alternants (5 000 euros pour les mineurs et 8 000 euros pour les majeurs) est régulièrement mise en avant par la ministre du Travail comme une solution anti-crise. A tel point que le Premier ministre Jean Castex a annoncé le 15 mars le renouvellement de ces primes, à l’identique jusqu’à la fin 2021, pour une dépense totale de 2,4 milliards d’euros. Autre mesure annoncée l’été dernier, l’allongement de trois à six mois du délai accordé aux jeunes alternants pour signer un contrat d’apprentissage avec une entreprise. Mais cette dernière, elle, ne sera pas reconduite à la rentrée 2021. La mesure qui concerne les jeunes entrés en formation entre le 1er août et le 31 décembre 2020 permettait aux établi