La voiture garée sur le parking visiteurs, on suit Pascal Colichet le long d’un chemin caillouteux. Derrière nous, un château d’eau siglé «Duralex International France» s’élève dans le paysage de La Chapelle-Saint-Mesmin (Loiret). Au bout de quelques dizaines de mètres surgit une toute petite maison de pierres, bordée d’herbes sauvages. C’est dans cette bicoque, à l’écart de l’usine, que loge le comité d’entreprise de Duralex. Il fait froid, le chauffage n’a pas été allumé et le mécanicien en est désolé. Appuyant sur tous les interrupteurs pour chasser l’obscurité, il nous escorte au fond, dans la salle de réunion où trône une grande table couverte d’une nappe barrée d’un «DURALEX» massif. «Ici, on aime bien la marque», commente Pascal Colichet, qui sait apprécier à leur juste valeur tous les motifs de fierté que le hasard met sur son chemin. La veille, le représentant CGT a regardé sur France 2 le film du dimanche soir : Green Book, de Peter Farrelly. Et a repéré le moment où Mahershala Ali, qui incarne le pianiste américain Don Shirley, boit son whisky dans un verre Picardie, modèle historique de la marque fondée par Saint-Gobain en 1945.
Sur la porte, Pascal Colichet désigne une affiche annonçant une journée «portes ouvertes» à l’usine, le 26 novembre 2006. Un autre motif de fierté. «On avait mis ça partout à La Chapelle et aux alentours. On avait ouvert à 9h30, et vous savez à quelle heure on a fermé ? Minuit et demi», dit-il en se frottant vigoureuse