«L’urgence salariale.» C’est le mot d’ordre du communiqué déposé par huit syndicats (CGT, FO, CFDT, CFE-CGC, FA, FSU, Solidaires et Unsa) pour la grève de mardi 19 mars. Une centaine de cortèges et rassemblements sont prévus en France auxquels sont appelés les 5,7 millions d’agents de la fonction publique. Et si les organisations «appellent [les agents] à se mobiliser par tous moyens y compris la grève», les perturbations devraient être limitées, hormis dans l’Education nationale. Ce qui ne dira rien de la mobilisation parmi les fonctionnaires, remontés contre le gouvernement, et que les syndicats espèrent très forte.
Education nationale
Les travailleurs de l’Education nationale s’étaient déjà fortement mobilisés le 1er février, avec 47 % des professeurs qui avaient suivi l’appel à la grève, selon le Snes-FSU et 20 % selon le ministère de l’Education.
Entre-temps, on apprenait que 691,6 millions d’euros des 10 milliards d’économies prévus par Bercy concerneront leur secteur. Ce mardi, ils souhaitent profiter de cette date unitaire pour maintenir la pression sur le gouvernement. Le Snes-FSU, premier syndicat de l’Education nationale, souhaite une augmentation des salaires ainsi que l’abandon du «choc des savoirs» – publié au JO dimanche – et que l’Etat réduise les effectifs par classe.
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Aucun chiffre global pour la mobilisation de demain n’est disponible mais de nombreux parents d’élèves ont déjà été prévenus de fermetures de classe ou d’horaires allégées, les agents territoriaux spécialisés des écoles maternelles (Atsem) ou les périscolaires dans les écoles primaires étant aussi mobilisés. La mobilisation des personnels de Seine-Saint-Denis sera particulièrement scrutée. Sud Education 93 a d’ailleurs annoncé une manifestation, jeudi, vers Matignon.
Santé
Les cinq principaux syndicats de la fonction publique hospitalière (CGT, FO, CFDT, SUD et Unsa) ont eux aussi appelé à la grève. «Il faut mettre un terme à la spirale de paupérisation de l’ensemble des personnels de la fonction publique et de la fonction publique hospitalière. Nous refusons de subir une nouvelle année blanche sans augmentation de salaire ni compensation de l’inflation», résume l’intersyndicale dans un communiqué.
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Les perturbations pour les usagers devraient être restreintes, le personnel hospitalier dans la rue étant souvent celui qui ne travaille pas ce jour-là, afin de ne pas perturber le bon fonctionnement des services.
Dans le reste de la fonction publique
De nombreux autres pans de la fonction publique d’Etat ou territoriale seront également concernés, ce qui aura des implications moins importantes pour la population. Des administrations seront malgré tout touchées sans qu’aucun chiffre ne soit pour l’instant disponible, ce qui pourrait avoir un impact sur des prises de rendez-vous dans les mairies.
Les JO en ligne de mire ?
Plusieurs syndicats laissent planer la menace d’une grève qui pourrait s’étendre lors des Jeux olympiques. La CGT a annoncé le dépôt de préavis de grève dans la fonction publique couvrant cette période, la CGT RATP également et FO ne l’exclut plus. Des mobilisations que les «primes olympiques» de 500 à 1 500 euros récemment annoncées par Stanislas Guerini, le ministre de la fonction publique, n’ont pas suffi à détricoter.