«Je rêvais d’un autre monde.» Le ciel est bleu et Téléphone résonne dans la sono. Le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, est entré lundi sur la scène de l’hippodrome de Longchamp pour lancer sa rentrée patronale au son de l’iconique groupe des années 80. Le «porte-parole des entrepreneurs», comme il se définit lui-même – avant on disait «patron des patrons» – a fait l’ouverture de sa traditionnelle université d’été, rebaptisée REF, pour «Rencontre des entrepreneurs de France». Après un long discours largement consacré à la guerre en Ukraine et au défi climatique, il a cédé la place à la Première ministre, Elisabeth Borne, pour une prise de parole très attendue. La locataire de Matignon, arborant une veste rose flashy, a emprunté le même ton très optimiste, transformant la crise énergétique en «opportunité pour l’innovation, la croissance et l’emploi», sous les applaudissements souvent timides des dirigeants encravatés massés dans les gradins.
«L’heure est grave», a martelé Borne devant le parterre patronal, après avoir décliné les dérèglements météorologiques – sécheresse, incendies, orages – survenus cet été, et rappelé les risques de «brutales» coupures d’électricité cet hiver face à la pénurie de gaz, conséquence de la guerre en Ukraine. Mais pas d’annonce particulière au programme, si ce n’est un appel lancé aux entreprises pour qu’elles établissent