Et ça repart. Depuis 2020, le nombre de chômeurs sans aucune activité n’avait cessé de baisser, c’est fini. Selon les chiffres publiés mercredi par le ministère du Travail, le nombre de chômeurs de catégorie A (sans aucune activité) a augmenté de 0,6 % entre juillet et septembre sur la France entière (hors Mayotte), éloignant les promesses de plein-emploi du gouvernement. Au deuxième trimestre 2023, le nombre de chômeurs de catégorie A avait légèrement diminué, de 0,2 %. Ce sont désormais 17 400 personnes de plus qui rejoignent le rang des inscrits sans activité chez Pôle Emploi, portant désormais leur nombre total à 3,028 millions, selon la Direction des statistiques du ministère du Travail (Dares). Sur un an, la tendance reste à la baisse, avec 120 000 demandeurs d’emploi sans activité en moins, soit une baisse de 3,8 %, par rapport à l’été 2022. Ce qui fait dire, ce jeudi à Thibaut Guilluy, haut-commissaire à l’emploi et à l’engagement des entreprises, interrogé sur franceinfo qu’il s’agit d’«un simple tassement».
Les moins de 25 ans plus touchés par la hausse
Mais la remontée du nombre de demandeurs d’emploi s’observe aussi, sur le dernier trimestre, pour ceux ayant exercé une activité réduite de 78 heures au maximum par mois (catégories B), avec un bilan encore moins réjouissant. Par rapport au deuxième trimestre, leur nombre connaît une hausse notable de 3,1 %, avec 24 900 personnes de plus dans cette situation. Il y a en revanche 3,3 % de moins de chômeurs de catégorie C (ayant exercé une activité réduite de plus de 78 heures par mois). En incluant les catégories B et C aux chômeurs sans activité (catégorie A), le nombre de demandeurs d’emploi est en hausse de 0,2 % au troisième trimestre par rapport au trimestre précédent. Soit 8 800 inscrits en plus chez Pôle Emploi pour un total de 5,352 millions. Un bilan trimestriel confirme les prédictions de l’Observatoire français des conjonctures économiques. L’organisme s’attend pour sa part à une remontée plus forte du taux de chômage, à 7,4 % fin 2023 et 7,9 % fin 2024.
Le premier emploi est-il le plus difficile à trouver ? Le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A âgés de moins de 25 ans est en hausse de 2 % au dernier trimestre et de 3,2 % sur un an. Sur un an, pour les 25-49 ans, il diminue de 4 %. Et pour les quinquagénaires et au-delà, le nombre de chômeurs est en baisse de 6,5 %.
Augmentation en métropole
Le ministère relève encore avec «une forte diminution des licenciements et des premières entrées», et en revanche une hausse des «fins de mission d’intérim», des «retours d’inactivité» et des «ruptures conventionnelles». Enfin, «les sorties de Pôle Emploi diminuent fortement», de 4,4 % avec «une forte diminution des défauts d’actualisation et des arrêts de recherche» (notamment les radiations de Pôle Emploi et les sorties du marché du travail).
Dernier panorama fourni par la Dares, le panorama régional. Si en Corse ou dans les départements d’outre-mer (hors Mayotte), le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A diminue, respectivement de 0,7 % et 0,9 %, il augmente en métropole. Le nombre de chômeurs sans activité augmente de 1,6 % en Auvergne-Rhône-Alpes, suivi de près par la Nouvelle-Aquitaine (+1,1 %) et par le Grand-Est (+1,1 %). Le nombre de chômeur reste stable en Ile-de-France.