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Libération
Reportage

Emplois menacés aux Papeteries de Condat : «Déjà que le Périgord n’est pas bien loti»

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Dans la petite commune du Lardin-Saint-Lazare, la fermeture d’une ligne de production de l’usine de papier, premier employeur privé du département, condamne 187 postes. Ce mardi, salariés et habitants étaient réunis devant le site pour dire leur refus «de voir le bassin de vie mourir».
Les employés de la Papeterie de Condat collent des affiches et banderoles pour informer sur leur situation avant le passage du Tour de France femmes, au Lardin-Saint-Lazare, le 25 juillet 2023. (Yohan Bonnet/Hans Lucas.Libérartion)
par Lisa Douard
publié le 26 juillet 2023 à 10h20

Le Lardin-Saint-Lazare est une commune de tout juste 1 700 habitants, à l’est de la Dordogne, avec ses petits commerces, son groupement scolaire, une caserne de pompiers volontaires. Et son usine qui s’étend sur plus de 25 hectares. Installée sur les bords de la Vézère, elle fait partie du paysage depuis plus d’un siècle. Dans le coin, tout le monde connaît quelqu’un qui a travaillé ou travaille aux Papeteries de Condat. «Nos pères, nos grands-pères, nos tantes… On est tous des enfants de Condat, on a grandi avec», décrit Fred, la trentaine. Il est entré dans la boîte à 18 ans, après avoir loupé le bac et se voyait rester toute sa carrière. «Je n’ai jamais pensé à faire autre chose. Et là je ne sais même pas si je reviendrai après l’été.» Derrière lui, des nuages de fumée senteur merguez grillée. Ce mardi midi, l’intersyndicale (CGT, FO et CGC) de la papeterie organise un «barbecue solidaire» devant le site. Le bitume, sur lequel doivent rouler les coureuses du Tour de France dans l’après-midi, a été marqué à la peinture blanche : «Condat doit vivre» ou encore «Lecta tue l’emploi».

Le 20 juin, lors d’un Comité social et économique, puis par le biais d’un communiqué, le groupe européen Lecta – propriétaire depuis 1998 – a annoncé sa volonté de cesser l’a