Le Lardin-Saint-Lazare est une commune de tout juste 1 700 habitants, à l’est de la Dordogne, avec ses petits commerces, son groupement scolaire, une caserne de pompiers volontaires. Et son usine qui s’étend sur plus de 25 hectares. Installée sur les bords de la Vézère, elle fait partie du paysage depuis plus d’un siècle. Dans le coin, tout le monde connaît quelqu’un qui a travaillé ou travaille aux Papeteries de Condat. «Nos pères, nos grands-pères, nos tantes… On est tous des enfants de Condat, on a grandi avec», décrit Fred, la trentaine. Il est entré dans la boîte à 18 ans, après avoir loupé le bac et se voyait rester toute sa carrière. «Je n’ai jamais pensé à faire autre chose. Et là je ne sais même pas si je reviendrai après l’été.» Derrière lui, des nuages de fumée senteur merguez grillée. Ce mardi midi, l’intersyndicale (CGT, FO et CGC) de la papeterie organise un «barbecue solidaire» devant le site. Le bitume, sur lequel doivent rouler les coureuses du Tour de France dans l’après-midi, a été marqué à la peinture blanche : «Condat doit vivre» ou encore «Lecta tue l’emploi».
Le 20 juin, lors d’un Comité social et économique, puis par le biais d’un communiqué, le groupe européen Lecta – propriétaire depuis 1998 – a annoncé sa volonté de cesser l’a