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Reportage

En Bretagne, des patrons du BTP mobilisés contre une réforme «totalement injuste»

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Dans les Côtes-d’Armor, le syndicat des petites entreprises et artisans du bâtiment, bien conscient de la dureté du métier, est vent debout contre le report de l’âge légal à 64 ans. Une rareté dans le patronat.
A Lannion, le 30 mars. Premier rang de g. à d. : Patrice Loison (CGT-FO), Benoît Dumont (CGT), Erwan Trezeguet (CGT), Jean-Luc Perrin (CFDT), Debout : Jean-René Tanguy (SnuiPP-FSU), Yona (lycéenne), Alain Stéphan (Solidaires), Jean-François Delahaye-Coliac (patron dans le BTP). (Fabrice Picard/Vu pour Libération)
publié le 12 avril 2023 à 21h02

Lors de la manif lannionnaise, il est comme un poisson dans l’eau : en pantalon et parka orange de chantier, chaussures de sécurité aux pieds, Jean-François Delahaye-Coliac serre des mains à droite à gauche, propose palettes et braseros à un étudiant en cas de piquet sur un rond-point, intervient même à la tribune aux côtés de l’intersyndicale locale, avec laquelle il a bloqué l’incinérateur de déchets pendant quelques jours. «C’est marrant, je me suis fait plein de copains», sourit l’homme aux yeux bleus perçants, rouflaquettes blanches et boucle argentée à l’oreille et se dit «plus anarcho que gaucho». Vice-président de la Capeb des Côtes-d’Armor, le syndicat des petites entreprises et artisans du bâtiment, Jean-François Delahaye-Coliac est de tous les cortèges, depuis le début de la mobilisation contre la réforme des retraites. «Elle est totalement injuste. C’est évident que les ouvriers du bâtiment n’arriveront pas à 64 ans. Déjà, 60, c’est dur… J’en connais des dizaines, qui finissent leur carrière en invalidité», gronde cet ancien éducateur spécialisé, à la tête depuis dix ans d’une entreprise de rénovation comptant huit salariés.

En première ligne de la contestation dans le Trégor, Jean-François Delahaye-Coliac n’est pas le seul au front dans la corporation : la Capeb