En résumé
-Pour cette troisième journée de mobilisation le cortège parisien a réuni 400 000 personnes selon la CGT, autant que lors de la manifestation précédente. En revanche la mobilisation est en baisse dans de nombreuses villes de province les cortèges étaient moins fournis, selon les chiffres des autorités et des organisateurs.
- Après avoir réuni entre un et deux millions de personnes dans la rue le 19 janvier, la deuxième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, le 31 janvier, avait rassemblé encore plus de monde selon les syndicats : 2,8 millions de personnes dans tout le pays, dont 500 000 à Paris (contre 87 000 côté police).
- Pour la troisième journée d’action interprofessionnelle, après celles du 19 et du 31 janvier, différents secteurs ont appelé à débrayer. C’est notamment le cas de l’éducation, des transports et l’énergie, dont les régimes spéciaux sont menacés.
- Depuis lundi, les hostilités sont ouvertes à l’Assemblée nationale : les députés étudient pendant quinze longs jours le projet de loi de financement rectificative de la Sécurité sociale (PLFRSS) réformant le système de retraites.
Frictions sur les grands boulevards et en fin de parcours à Bastille. De premières frictions sont apparues à Paris vers 15 h 30, près du métro Strasbourg-Saint-Denis, avant même que le cortège n’atteigne la place de la République. D’après plusieurs vidéos, les forces de l’ordre ont mené des charges dans ce secteur, et dans les rues proches de la place. Il s’agissait notamment de protéger deux enseignes McDonalds et un KFC qui étaient dégradées, selon la préfecture de police de Paris. La situation s’est encore tendue vers la fin du parcours. D’abord sur le boulevard Beaumarchais - où les policiers ont mené plusieurs charges, sur de longues distances -, puis place de la Bastille, lieu d’arrivée de la manifestation. Des participants ont tenté d’y monter d’éphémères barricades, et des échanges - projectiles contre gaz lacrymogènes - ont émaillé la dispersion. A 18h, la préfecture de police de Paris faisait état de 22 interpellations.
36,9% de grévistes parmi les salariés d’EDF ce mardi, baisse de la production équivalent à 6 réacteurs nucléaires. contre 46,5% lors de la précédente journée de mobilisation, le 31 janvier, selon des chiffres de fin de journée publiés par la direction du groupe. Le mouvement social a par ailleurs entraîné des baisses de production importantes dans les centrales électriques, qui ont atteint 6.160 MW en fin de journée, soit l’équivalent de six réacteurs nucléaires.
Le dessin de Coco du jour.
«Près de deux millions» de personnes ont défilé en France selon la CGT, 757 000 selon le ministère de l’Intérieur pour ce troisième jour de mobilisation contre la réforme des retraites. La qui avait évoqué 2,8 millions de participants le 31 janvier, et plus de deux millions le 19. A Paris, le cortège a réuni 400 000 personnes selon le syndicat et 57 000 selon la préfecture de police. Le cabinet Occurrence a pour sa part compté 60 000 personnes dans la capitale : 11 000 sur l’itinéraire bis, et 49 000 sur le parcours principal, qui empruntait les grands boulevards. Dans de nombreuses villes de province les cortèges étaient moins fournis, selon les chiffres des autorités et des organisateurs.
La circulation des trains restera «perturbée» ce mercredi. Avec en moyenne 2 TGV sur 3, 1 TER sur 2 et quelques lignes franciliennes encore au ralenti, le mouvement à l’appel de la CGT Cheminots et de SUD Rail sera une nouvelle fois suivi, pour la deuxième journée consécutive. Notre article.
Les jeunes écolos continuent d’y croire. Du vert, partout. Le bonnet, l’écharpe et même les chaussettes. «Pour l’occasion j’ai travaillé mon style, histoire de dire d’où je parle», sourit Alex, 19 ans et étudiant en sociologie. Avec ses trois autres camarades, certains lycéens, il distribue des tracts depuis le début de la manif à Parus. Dessus : «Retraite et climat : même combat». «Je voudrais que les gens comprennent que la réforme des retraites a aussi impact de merde sur l’environnement. Et ce sont encore une fois les plus précaires qui vont être touchés», martèle-t-il. Ses copains rient de sa gouaille, le regardent avec admiration. «C’est un tribun de compet lui !». Alex discute avec des dizaines de grévistes depuis plus d’une heure. «J’en ai marre, je vais marcher». Il attrape son drapeau et se glisse dans un cortège. Par Salomé Chergui
Dans le cortège parisien: «Il faut arrêter de croire que tous les retraités auront au minimum 1200 € !» Derrière une sono à plein régime, en gilets orange fluo, les manifestants retraités de la CFDT arrivent sur la place de la Bastille, drapeaux sur l’épaule. Parmi eux, Dominique, leur secrétaire générale, à la retraite depuis douze ans. Elle était de chacun des trois grands cortèges parisiens contre le projet de réforme. «On est là parce que nous, on a eu notre retraite à 60 ans, et nous voulons soutenir les travailleurs et les travailleuses, nos enfants et nos petits-enfants.» Elle dénonce «les injustices de cette réforme» : «Il faut arrêter de croire que tous les retraités auront au minimum 1200 € !» Sur la présence de la CFDT dans la rue et sa participation à une intersyndicale au grand complet – un fait inédit depuis 2010 – cette ancienne biologiste assure : «La CFDT descend dans la rue quand elle pense que c’est nécessaire. Nous avons toujours dit non au recul de l’âge.» Par Anne-Sophie Lechevallier.
La contestation vue de Toulouse. Malgré la pluie, plusieurs milliers de personnes (80 000 selon la CGT, 23 000 selon la préfecture) ont à nouveau manifesté sur les boulevards de Toulouse mardi matin. Pour maintenir la pression d’ici à la prochaine grande manifestation prévue samedi, l’intersyndicale a décidé d’élargir les revendications. Outre la réforme des retraites, la question plus immédiate des salaires grignotés par l’inflation est aussi sur la table. «Le gouvernement pliera quand le Medef lui dira», résume Cédric Caubère, secrétaire de l’union départementale CGT. Traduction concrète chez le fabricant de satellites Thalès Alenia Space, où la CGT alliée aux cadres de la CFE-CGC réclame davantage que les 3,6% d’augmentation proposée par la direction. Environ 200 personnes ont manifesté la semaine dernière à l’entrée du site toulousain, qui emploie près de 2500 personnes, et de nouveaux débrayages sont annoncés jeudi. «On pourrait aller vers des actions plus dures dès vendredi après-midi», prévient Damien Dumentier, délégué CGC.
La circulation des TGV et TER restera perturbée mercredi. Alors que la CGT Cheminots et SUD Rail appellent à nouveau à la grève mercredi pour protester contre la réforme des retraites, la circulation des trains restera perturbée une journée de plus, a indiqué ce mardi la SNCF. La compagnie prévoit en moyenne 2 TGV sur 3, près de 1 Intercités sur 2 et 1 TER sur 2 avec des perturbations dans toutes les régions. Des difficultés sont également à prévoir en Ile-de-France, précise le communiqué.
A Annonay, «dédicace à mon camarade Olivier Dussopt, corrompu jusqu’à la moelle». Quand les 6 500 manifestants d’Annonay (selon la CGT) arrivent devant les locaux de la Saur, la compagnie de distribution des eaux, le cortège marque une pause volontaire. «Dédicace à mon camarade Olivier Dussopt, corrompu jusqu’à la moelle, gueule Raphaël, secrétaire général de la CGT locale au micro. Les dossiers commencent à sortir, et on le sait, d’autres arrivent. Au lieu de t’occuper de la réforme des retraites, contente-toi de te trouver de bons avocats.» L’endroit pour déballer ces allégations n’a pas été choisi au hasard. En fin de semaine dernière, on apprenait par la voix du ministre du Travail en personne que le Parquet national financier (PNF) avait retenu contre lui une infraction de «favoritisme» dans une enquête ouverte en 2020. Au cœur de l’affaire, deux lithographies du peintre Gérard Garouste offertes par un dirigeant local de la Saur à Olivier Dussopt quand il était député-maire PS de la commune d’Annonay. Lundi, Mediapart révélait par ailleurs que, contrairement aux dires du ministre, un document sur les échanges entre le patron d’un groupe de traitement de l’eau et l’ex-maire d’Annonay avait bien été réquisitionné à son domicile. «Cette histoire avec la Saur, on la connaissait depuis longtemps. On est content que ça fasse enfin la une des médias», se réjouissait Raphaël avant la manifestation. Par notre envoyé spécial, Julien Lecot.
Un «métier passion» qui pourrait devenir «une torture physique» : les libraires remontés à bloc. Remontant le boulevard Saint-Martin au milieu d’un cortège de libraires, Corentin peine à se projeter au moment de sa retraite. Libraire à Vincennes, il a pris part à toutes les mobisations depuis le début de l’année. «Nous avons beaucoup de manutention, c’est un travail très physique. Contrairement à ce que l’on pourrait penser, on ne fait pas que de la lecture», insiste-t-il. A seulement 30 ans, Corentin souffre déjà «d’une hernie et de problèmes de dos. Je ne suis d’ailleurs pas le seul. C’est courant. Alors travailler à plus de 60 ans, ce n’est juste pas possible.» Heureux de pouvoir exercer ce «métier passion», il souffle néanmoins : «Il ne faut pas que ça devienne une torture physique.» Par Marlène Thomas.
«Le mot traître n’est pas trop fort» : à Annonay, un gros cortège anti-Dussopt et anti-réforme. «Dussopt, socialiste un jour, traître toujours.» En ouverture du cortège à Annonay, où quelques milliers de personnes sont rassemblées, une grande banderole vise directement le ministre du Travail, maire de la commune pendant une décennie et réélu dans cette circonscription député pour la quatrième fois en juin dernier. «C’est quelqu’un qui n’a pas d’opinion, qui retourne sa veste pour servir sa carrière personnelle», peste Françoise, femme de ménage de 60 ans «usée avant l’âge par de l’arthrose de partout» qui ne s’imagine pas capable de travailler deux ans de plus. Plus loin, Jean-Pierre, Daniel et Jean-Marc, trois retraités, brandissent l’une des rares pancartes visibles dans l’imposant cortège. On y parle du ministre du Travail comme d’un «social traître», «diviseur», «opportuniste» et «perroquet zélé». Jean-Pierre se justifie : «Le mot de traître n’est pas trop fort. J’ai voté pour lui en 2017, quand il était encore soi-disant socialiste, pour empêcher la candidate macroniste qui l’affrontait d’être élue. Six mois plus tard, il rejoignait Macron, et aujourd’hui il porte cette réforme de droite qui n’est même pas nécessaire. J’ai vraiment le sentiment de m’être fait avoir.» Par notre envoyé spécial, Julien Lecot.
Près de 400 000 manifestants à Paris contre la réforme des retraites selon la CGT. Quelque 400 000 personnes ont manifesté mardi à Paris pour la troisième journée de mobilisation contre la réforme des retraites, selon la CGT. C’est autant que le 19 janvier, mais moins que le 31 janvier, où elles étaient 500 000, toujours selon le syndicat.
Les députés LFI font bloc. La député LFI Michele Obono attrape un micro et entonne une chanson, suivie par une centaine de militants. «On est là, on est là, même si Macron veut pas nous on est là.» Et modifie légèrement les paroles de ce chant populaire entonné lors des mouvements sociaux, manière de rappeler que les femmes, elle, elle ne les oublie pas. «Pour l’honneur des travailleuses et pour une vie merveilleuse nous on est là.» La France insoumise fait bande à part dans la manifestation. Pure ironie, le parti a installé ses quartiers devant la Banque populaire du quartier de l’Opéra. Un stand a été monté pour l’occasion, tenu par des militantes de tous âges. «C’est important pour nous d’être là, de montrer qu’on ne lâche rien», insiste Dominique, retraitée de 67 ans. Debout sur une estrade, Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblée nationale, mène la danse avant de repartir au Palais Bourbon pour la reprise des débats, sourire aux lèvres. Une dizaine d’autres élus ont également répondu présents et discutent avec des sympathisants. «On poursuit l’examen du projet de loi tout à l’heure. Quand on voit l’ampleur du mouvement dans la rue, on sait qu’on a raison de pousser à l’Assemblée», glisse une parlementaire. D’un coup, le jeune député Louis Boyard sort du cortège pour discuter avec un étudiant, veste en cuir sur le dos. «J’ai parlé avec Louis Boyard mec c’était incroyable !» s’extasie ce dernier en rejoignant son groupe d’amis et en sortant une clope de sa sacoche à l’effigie du Che.
Quand un député socialiste trolle Olivier Dussopt. 15 h 35. Le jeune député socialiste Iñaki Echaniz s’approche du micro pour poser sa question au gouvernement destinée à Olivier Dussopt, ministre du Travail. Il commence : «Monsieur le ministre, il y a quelques semaines, vous receviez les partenaires sociaux pour évoquer la question des retraites et la réforme que vous souhaitez conduire.» Puis attaque : «La concertation que vous avez promise apparaît pour ce qu’elle est : un simulacre destiné à faire croire que vous avez d’autres priorités que celles que vous souffle le Medef et un mépris pour les propositions faites par les autres partenaires sociaux que vous recevez finalement sans les écouter ni les entendre.» L’occasion également d’insister sur le caractère «injuste» de la réforme. «Le texte que nous vous présentons n’est pas le même qu’avant les concertations, répond alors Olivier Dussopt depuis le banc des ministres. [...] Nous avons progressé sur la question des carrières longues», «sur la retraite minimum» et «sur le travail des seniors». Après la réponse du ministre, Echaniz redemande la parole. «Monsieur le ministre, je vous remercie la main sur le cœur pour avoir répondu à la question que vous aviez vous-même posée le 4 mai 2010 à Eric Woerth.» A ce moment-là, celui qui était encore socialiste était farouchement opposé au report de l’âge à la retraite.
Itinéraire bis pour la manifestation parisienne. A 15 h 30, la préfecture de police de Paris a annoncé l’ouverture d’un itinéraire bis pour le cortège de la capitale. Le premier trajet rallie Opéra à Bastille par les grands boulevards ; le second emprunte, lui, les rues de Rivoli et de Saint-Antoine, plus au sud. L’annonce tombe alors que de premières – et légères – tensions viennent de survenir près du métro Strasbourg-Saint-Denis, sur l’itinéraire principal. Les forces de l’ordre sont en effet intervenues «suite à la tentative de dégradations du McDonald» tout proche, procédant à une interpellation, selon la préfecture de police de Paris. Au total, 4 000 gendarmes et policiers sont déployés à Paris aujourd’hui, selon les chiffres communiqués par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.
Neuf militantes du collectif Les Rosies interpellées, au moins 7 en garde à vue. Elles sont l’un des piliers de la mobilisation contre la réforme des retraites depuis 2019 et mènent de nouveau la danse depuis janvier pour alerter sur les conséquences de la réforme pour les femmes. Avant d’entamer la chorégraphie de leur premier tube A cause de Macron, le collectif féministe Les Rosies de l’organisation altermondialiste Attac annonce au cortège que neuf militantes ont été interpellées et sept au moins placées en garde à vue au commissariat du Ve arrondissement de Paris. «Pourquoi ces personnes sont en garde en vue alors qu’elles ne font que danser ?» lance Lucie Chhieng, membre des Rosies à la foule. «Pour avoir dansé devant l’Assemblée nationale», complète-t-elle. Ce mardi matin, une trentaine d’activistes ont organisé cette action de désobéissance civile, chantant et dansant «Nous on veut vivre !». Un rassemblement de soutien est prévu au commissariat du Ve à la fin de la manifestation et la contestation s’organise sur les réseaux sociaux sous l’étendard #LibérezlesRosies.
9 activistes du collectif féministe Les Rosies @attac_fr ont été interpellées ce matin et 7 placées en garde à vue pour avoir dansé devant l'Assemblée nationale @libe #manif7fevrier #ReformeDesRetraites #LiberezLesRosies pic.twitter.com/gH95Ae5oLl
— Marlène Thomas (@MarleneTD8) February 7, 2023
«On a le droit d’avoir envie d’autre chose.» Grimés en Daltons, boulets aux pieds, Martine et Hervé sont venus réclamer leur libération… du boulot. En couple depuis quarante-deux ans – presque le nombre d’annuités s’amuse-t-on – ce gestionnaire de portefeuille d’affaires chez EDF et cette fonctionnaire œuvrant dans l’écologie plaident pour un droit à profiter de la vie. «Deux ans de plus, c’est deux ans de moins sur notre reste à vivre», regrette Martine. «A partir de 60 ans, on compte le temps qu’il nous reste plus que le temps qui passe», embraye Hervé derrière son masque de squelette. Alors que chacun s’évertue depuis un mois à prouver la pénibilité de son métier face au spectre de cette réforme, Hervé avoue : «Je suis dans de très bonnes conditions de travail. EDF fait beaucoup pour le bien-être de ses salariés.» Une façon de sortir de cette critique facile ne liant le droit à la retraite qu’à une vie de labeur insupportable. Il poursuit entre deux photos : «Le travail ce n’est pas toute une vie. On n’a jamais cessé de travailler, eu aucune période d’interruption. On a le droit d’avoir envie d’autre chose. Il faut vivre.»
Les prisonniers du boulot #ReformeDesRetraites #Greve7février @libe pic.twitter.com/xueGdGDgZ2
— Marlène Thomas (@MarleneTD8) February 7, 2023
Dans la manifestation parisiennes avec les partis de gauche. «On est unis à l’Assemblée et on vient aussi le montrer sur le terrain», assène Maxime Sauvage, secrétaire général du groupe socialiste à l’Assemblée nationale. Les parlementaires de gauche se sont donné rendez-vous à 14 heures boulevard des Italiens avant le départ du cortège parisien. Les chefs de file sont au premier rang : Marine Tondelier, Olivier Faure, Boris Valaud et Fabien Roussel posent fièrement, se lancent des blagues et tentent de réchauffer l’ambiance dans le froid glacial de la capitale. Echarpe tricolore sur le dos, Maxime Sauvage jette un rapide coup d’œil autour de lui. «Ça va être une bataille de tranchée à l’Assemblée et dans la rue. Ce qu’on montre aujourd’hui, c’est qu’on est plus forts quand on est unis.» Derrière lui, des curieux viennent tendre l’oreille. D’autres brandissent des pancartes face caméra : «Bosser à 64 ans c’ehpad bol». La députe européenne Manon Aubry aussi a fait le déplacement. «Lâche rien t’es la meilleure», lui glisse un syndicaliste, après avoir obtenu un selfie avec elle. L’unité de la gauche ? «C’est du pipeau, ils vont se tirer dans les pattes dès que les débats vont vraiment commencer», conclut-il.