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Reportage

En Isère, la fin du timbre rouge passe mal : «Ma belle-mère de 80 ans ne saura pas faire»

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Au petit guichet de Pont-en-Royans, comme dans la ville voisine de Saint-Marcellin, les usagers de la Poste voient d’un mauvais œil la transformation du timbre rouge en e-lettre depuis le 1er janvier.
Même si la Poste ne les commercialise plus, les timbres rouges achetés l'année dernière permettent toujours d'affranchir le courrier. (Pablo Chignard/Libération)
par Maïté Darnault, envoyée spéciale à Pont-en-Royans et Saint-Marcellin (Isère)
publié le 6 janvier 2023 à 19h07

Un sapin chichement décoré s’appuie contre un mur du bureau de poste de Pont-en-Royans. Personne n’a encore pris le temps de le débarrasser. A l’intérieur, la guichetière s’affaire. C’est qu’elle a «du monde», affirme-t-elle en désignant les deux personnes qui patientent. Dans ce village de 800 habitants, perché dans le massif du Vercors à cheval entre la Drôme et l’Isère, il faut bien viser pour déposer son courrier ou récupérer un paquet. Fermée le mardi et le dimanche, la poste n’ouvre les autres jours que le matin, de 8 h 30 à 11 h 30. Le samedi, le créneau est encore plus réduit, de 8 h 30 à… 10 h 10. Matthieu, 31 ans, se rend rarement au guichet. Alors il ne regrette pas la version papier du timbre rouge, remplacé par une e-lettre depuis le 1er janvier : «Ce n’est pas grave que les choses n’aillent pas si vite, j’envoie peu de lettres. Les seules fois où ça m’arrive, c’est pour de l’administratif, et la réponse n’est pas non plus rapide», sourit-il.

«Au courant mais pas dans le détail» de cette évolution, Nathalie ne pleurera pas non plus la fin des timbres rouges. Elle n’e