Un sapin chichement décoré s’appuie contre un mur du bureau de poste de Pont-en-Royans. Personne n’a encore pris le temps de le débarrasser. A l’intérieur, la guichetière s’affaire. C’est qu’elle a «du monde», affirme-t-elle en désignant les deux personnes qui patientent. Dans ce village de 800 habitants, perché dans le massif du Vercors à cheval entre la Drôme et l’Isère, il faut bien viser pour déposer son courrier ou récupérer un paquet. Fermée le mardi et le dimanche, la poste n’ouvre les autres jours que le matin, de 8 h 30 à 11 h 30. Le samedi, le créneau est encore plus réduit, de 8 h 30 à… 10 h 10. Matthieu, 31 ans, se rend rarement au guichet. Alors il ne regrette pas la version papier du timbre rouge, remplacé par une e-lettre depuis le 1er janvier : «Ce n’est pas grave que les choses n’aillent pas si vite, j’envoie peu de lettres. Les seules fois où ça m’arrive, c’est pour de l’administratif, et la réponse n’est pas non plus rapide», sourit-il.
«Au courant mais pas dans le détail» de cette évolution, Nathalie ne pleurera pas non plus la fin des timbres rouges. Elle n’e