A l’horizon, on n’aperçoit qu’une flamme, celle émanant du site d’Elengy de Montoir-de-Bretagne, à deux pas de Saint-Nazaire. Au sommet d’une cheminée de plusieurs dizaines de mètres de haut, du gaz part en fumée. Le signe de la lutte contre la réforme des retraites. Cela fait une semaine que ce terminal méthanier est à l’arrêt comme les deux de Fos-sur-Mer ou celui tenu par Gazopal près de Dunkerque. Une semaine que les quatre sites français qui importent du gaz naturel liquéfié (GNL) n’envoient plus un seul mètre cube sur le réseau ou dans les camions-citernes. Et que les bateaux ne sont plus déchargés.
Ce lundi à 8 heures, les salariés organisent un nouveau «petit-déjeuner fraternel» sur le parking du site de Montoir. On entend au loin des bruits de containers manipulés par les dockers de Saint-Nazaire ou, plus près, le sifflement du gaz qui passe dans des tuyaux. Une quarantaine de travailleurs sont présents alors que l’entreprise en compte 120 dont 80 sur site par jour. «Beaucoup de grévistes sont restés couchés et viendront pour la fin du piquet», rigole un salarié qui installe la table. Selon la CGT d’Elengy, 60 % sont déclarés en grève.
Opération «gaz mort»
Après les chouquettes, le quatre-quarts et le café, les présents retourneront au boulot au bout d’une heure, pour les opérations de sécurité notamment, car un site Seveso niveau 3 ne s’abandonne pas à lui-même. La manière dont la grève y est organisée au plan technique, permet de mettre en musique l’opération «gaz mort» an