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Analyse

Entre Emmanuel Macron et les services publics, je ne t’aime pas moi non plus

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Sentiment d’absurdité dans leur travail, manque d’attractivité… Hors quelques rares exceptions, les agents de la fonction publique ne dressent pas un bilan très positif de l’action du Président.
Pendant une manifestation pour le maintien de la Maison des services publics à La-Seyne-sur-Mer (Var), samedi 27 janvier. (Patrick Gherdoussi/Libération)
publié le 2 février 2024 à 6h40

D’Olivier Dussopt, Amélie de Montchalin ou Stanislas Guerini, quel ministre ou secrétaire d’Etat chargé de la Fonction publique de l’ère Macron restera dans les mémoires ? Proposons une alternative : McKinsey, le gigantesque cabinet de conseil américain qui a concentré l’attention sur lui durant la présidentielle 2022, à l’occasion d’un rapport sénatorial décrivant comme «tentaculaire» le recours tous azimuts aux conseils du privé pour mettre en œuvre les politiques publiques. Diagnostic confirmé un an plus tard par la Cour des comptes, qui relevait que les dépenses engagées par l’Etat en la matière avaient «triplé entre 2017 et 2021», jusqu’à atteindre 232 millions d’euros. Et se désespérait de n’y trouver «aucune explication d’ensemble, cohérente et générale».

Que disait pourtant Emmanuel Macron en décembre 2016 dans le fameux meeting («notre projeeet») par où avait démarré sa campagne présidentielle victorieuse ? Qu’il était nécessaire de sortir d’une conception verticale des services publics, car les fonctionnaires sur le terrain, «qu’on ne sait plus citer dans le pays que pour savoir le nombre de têtes qu’il faut couper», sont ceux «qui connaissent la dynamique en œuvre, les problématiques complexes et veulent changer les choses». Le jeune prodige du nouveau monde inscrivit tout de même dans son programme une réduction de 120 000 emplois dans la fonction publique sur la durée du quinquennat. Sept ans ont passé et mardi, lors de s