Adepte des actions médiatiques «qui donnent de la force aux mouvements», le syndicat SUD rail avait réservé une petite surprise pour la journée de mobilisation ce jeudi 18 septembre à Paris. A l’issue de l’AG de la gare de Lyon, Libération a pu constater qu’environ 150 personnes ont cheminé discrètement dans la rue en direction du ministère de l’Economie et des Finances, situé à quelques centaines de mètres. Par une porte judicieusement laissée ouverte, la petite foule s’est engouffrée dans la cour et les jardins de Bercy, fumigènes, drapeaux SUD, français et palestiniens, brandis au nez et à la barbe des agents des douanes et de la sécurité.
«Et Bercy, il est à qui ? Il est à nous !» ont lancé les grévistes devant les fonctionnaires en costumes. Quelques minutes, le temps pour les médias de faire des images, et tout le monde s’en est allé gentiment.
A l'issue d'une AG qui s'est tenue à la Gare de Lyon, des cheminots se sont introduits dans l'enceinte du Ministère l’Économie et des Finance à Bercy pour y mener une action symbolique.#18septembre #Greve18Septembre #BloquonsTout pic.twitter.com/5WJooW43LX
— CLPRESS / Agence de presse (@CLPRESSFR) September 18, 2025
Pour cette opération, qui rappelle celle ayant visé le siège de LVMH lors de la mobilisation contre la réforme des retraites, le syndicat évoque la participation de 300 personnes, cheminots de la gare de Lyon, agents de la RATP et étudiants, qui ont agi «sans violence ni casse». La préfecture de police de Paris souligne aussi que les manifestants n’ont commis «aucune dégradation» et «sont ressortis spontanément au bout de quelques minutes».
Du côté du service presse de Bercy, on parle d’une «cinquantaine de personnes qui ont pénétré dans la cour du ministère» pour «un “happening” d’une vingtaine de minutes, sans heurts ni dégradation». «Si la liberté d’expression et de manifestation est garantie dans notre pays, elle ne saurait en aucun cas justifier des intrusions illégales dans des bâtiments publics», a également réagi le ministère.
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«Pour le budget, on a suggéré, gentiment mais fermement, au ministère des Finances d’aller chercher l’argent là où il est : dans les poches des plus riches», a commenté Fabien Villedieu, le secrétaire confédéral de SUD-rail.
Après cette journée de mobilisation du 18 septembre, «il est hors de question qu’on s’arrête. On a déjà commencé à gagner avec le retrait des deux jours fériés, on va continuer à avancer sur nos revendications», a martelé le représentant syndical. SUD rail espère des avancées en faveur «du pouvoir d’achat, de l’augmentation des salaires et de la défense du service public».