Chaque fois, «c’est comme un nouveau boulot». Neira travaille comme femme de chambre au Novotel du quartier de La Joliette, dans le centre de Marseille. Mais comme d’autres salariées des sociétés de sous-traitance Primium et Acqua, il lui arrive souvent d’être envoyée sur un autre lieu de travail. Souvent, la consigne arrive le matin pour le jour même. «L’hôtel, les gens, les manières de travailler, faire vite pour rattraper le temps perdu… Tout cela est difficile», résume la jeune femme à la démarche boitillante mais le sourire aux lèvres, alors que le son des casseroles se fait entendre : elles sont une vingtaine de grévistes ce jeudi 2 janvier sur le Vieux-Port à se mobiliser avec leur organisation syndicale CNT-Solidarité ouvrière pour protester contre les déplacements abusifs et les affectations multiples très contraignantes.
«Depuis 2019, ces sous-traitants ont remporté beaucoup de marchés, ce qui leur permet de jongler entre les sites et de fonctionner en flux tendu», explique Lara Schafer, juriste du syndicat. «Le recours aux déplacements, qui ne devrait être qu’exceptionnel, est devenu une manière de gérer au quotidien l’organisation de leur hôtel», abonde Julien Ollivier, secrétaire général du CNT 13, qui dénombre une dizaine d’hôtels marseillais concernés par le mouvement de grève. Sollicité par Lib