«On lâche rien.» L’imposant tag trône en lettres rouges sur la façade de MA France, sous-traitant de Stellantis et fournisseur de carrosseries des utilitaires Peugeot, Renault, Citroën, Toyota et Opel. Implantée à Aulnay-sous-Bois, elle était la dernière usine automobile de Seine-Saint-Denis à résister à la désindustrialisation, avant d’être placée en liquidation judiciaire le 13 mai. Résultat ? 280 salariés et 120 intérimaires sur le carreau. Les grévistes sont présents sur le site depuis le mois d’avril. Leurs revendications ? Recevoir des propositions de reclassement adaptées à leurs qualifications et toucher des indemnités de licenciement de 70 000 euros. «On a eu une proposition de 15 000 euros brut, c’est vrai que c’est une somme. Mais au regard des années passées ici ça ne représente rien. En plus, si on décide de les prendre, on n’a plus le droit d’attaquer en justice Stellantis ou CLN [le groupe italien propriétaire de MA France, ndlr]» déplore Seif, responsable de production sur la ligne de découpe, qui travaille depuis vingt ans dans l’usine.
«Ici c’est ma famille, ma maison»
Autour d’une table protégée du soleil brûlant par une tente blanche, mercredi, une dizaine de salariés, qui pour la plupart travaillent dans cette usine depuis vingt ans, discutent et se souviennent du jour où la nouvelle de la liquidation est tombée. «Ça a été un vrai coup de massue, on ne s’y attendait pas. On savait qu’il y avait des difficultés financières, on s’était mis en grève en avril pour avoi