Chose promise, chose due. La CGT a déposé des préavis de grève dans les trois branches (Etat, territoriale et hospitalière) de la fonction publique courant du 15 avril au 15 septembre et qui couvriront donc la période des Jeux olympiques (26 juillet-11 août) et paralympiques (28 août-8 septembre), a-t-elle annoncé ce mercredi 10 avril.
«On avait déjà annoncé cette possibilité [de déposer des préavis], explique Céline Verzeletti de la CGT, surtout s’il n’y avait pas de réponses satisfaisantes pour les agents mobilisés pour les JO. De premières annonces pouvaient rassurer, puisqu’enfin il y avait des critères sur les compensations, des engagements pour la prise en charge de ceux qui vont travailler cet été, des logements pour ceux qui viendront en région parisienne.» Elle déplore néanmoins : «On voit bien que dans les ministères, ça ne se décline pas, dans les collectivités territoriales, c’est pire encore. Beaucoup d’agents ne savent encore pas ce qu’ils vont faire cet été. C’est un vrai désastre.»
Emploi
Dans un communiqué, le premier syndicat de la fonction publique, qui avait déjà annoncé son intention d’appeler à la grève pendant les JO, demande notamment «des recrutements pérennes, des compensations salariales au titre des contraintes professionnelles générées par les Jeux, […] des droits aux congés, au télétravail choisi et à la déconnexion».
Christian Grolier, de la fédération des fonctionnaires de FO, joint par Libération, va dans le même sens que la CGT : «le 6 mai, toutes les fédérations de fonctionnaires se réuniront au siège de la CGT pour voir comment on va s’opposer, par le rapport de force, au projet de loi Fonction publique du ministre Stanislas Guérini. On sait que les JO, c’est un moyen de pression, on va l’utiliser. Il faut qu’on tombe d’accord sur les modalités d’action, préparer des réunions et des assemblées générales sur le terrain, notamment avec les agents qui seront très impliqués lors des JO, que ce soit dans le périmètre hospitalier, dans le secteur de la sécurité, des services techniques et de voirie, le ramassage des poubelles, auprès des douaniers.»
L’annonce intervient alors que le ministre Stanislas Guerini annonce envisager la fin du «tabou» sur les licenciements des fonctionnaires. «On avait aussi dit que le contexte général allait aussi compter. Quand on voit dans quel état est le dialogue social, commente Céline Verzeletti de la CGT, c’est catastrophique car on est quasiment à un point de non-retour avec M. Guerini. Donc ç’a un peu hâté le dépôt des préavis. Ça accélère notre processus de mobilisation, clairement.»
Mise à jour mercredi 10 avril à 13 h 10 avec la réaction de Céline Verzeletti, de la CGT.
Mise à jour mercredi 10 avril à 19 h avec la réaction de Christian Grolier, de FO.