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Libération
Transition énergétique

General Electric prépare un plan social dans l’éolien terrestre

Le mouvement, lancé depuis ce jeudi 21 septembre dans l’entité des éoliennes terrestres de General Electric en France, entend contester le plan de sauvegarde de l’emploi instauré le 7 juillet dernier. Entre 50 et 62 postes sont menacés.
Un employé de General Electric marche entre les nacelles d'éoliennes pour la construction d'un parc éolien au large de Saint-Nazaire, le 21 septembre 2021. (Sébastien Salom-Gomis/AFP)
publié le 21 septembre 2023 à 13h54

Les nuages s’accumulent au-dessus de General Electric (GE). Ce jeudi 21 septembre, une grève a démarré dans l’entité des éoliennes terrestres de la multinationale américaine en France pour contester un nouveau plan social dans un secteur qui a pourtant le vent en poupe. Selon le syndicat CFE-CGC, 62 suppressions de postes sur 125 sont prévues dans cette entité, General Electric Energy Services France.

Contactée, la direction du conglomérat américain évoque «la suppression d’au maximum 50 postes actuellement occupés» afin de «rétablir la compétitivité» de l’activité. Ce plan de sauvegarde de l’emploi a été lancé le 7 juillet, quelques semaines après la finalisation d’un précédent plan, qui avait déjà réduit les effectifs français.

Dynamiques excellentes

Selon le syndicat, le plan vise la suppression de 380 postes en Europe, sur 2 300 salariés. Proportionnellement, la France est le pays le plus touché, avec des effectifs qui passeraient de 150 en 2022 à 63 en 2024, selon Florent Karcher, secrétaire du comité social et économique (CSE), syndiqué à la CFE-CGC.

L’entité dispose de bureaux en région parisienne, à Belfort et à Nantes (Loire-Atlantique), qui répondent aux appels d’offres de parcs éoliens. Elle compte aussi huit bases de maintenance dans l’Hexagone. «Ils nous ont sorti une ribambelle de mauvais chiffres et de mauvaises perspectives pour justifier le plan», dénonce le délégué syndical.

Les salariés sont d’autant plus exaspérés que les dynamiques autour de l’énergie renouvelable sont excellentes. Selon le cabinet Secafi, cité par Florent Karcher, l’éolien terrestre est sur une croissance annuelle de 5 % par an sur trente ans. La période d’informations-consultation sur le PSE se termine fin octobre. «Nous mesurons l’inquiétude des équipes concernées par ce projet et nous mettrons tout en œuvre pour accompagner individuellement tous nos collaborateurs impactés afin de trouver une solution pour chacun», promet la direction.

Le dossier General Electric Belfort est régulièrement au cœur de l’actualité, puisque c’est Emmanuel Macron qui avait en 2015 facilité la vente de l’usine d’Alstom à Belfort au géant américain. Il s’était justifié au début de la campagne présidentielle de 2022, évoquant uniquement «le choix d’une entreprise privée». Problème de taille : General Electric avait licencié des milliers de personnes, notamment sur son site à Belfort. En 2019, c’était en outre Hugh Bailey, l’ancien conseiller industriel du président qui était devenu le patron de GE France, qui avait racheté la branche énergie d’Alstom en 2015.

Pas plus tard que fin août 2023, les locaux de Belfort et dans l’usine voisine de Bourogne étaient la cible d’une perquisition en règle, à la demande du Parquet national financier (PNF) qui nourrit de forts soupçons de fraude fiscale à l’encontre de la multinationale américaine. GE est dans le collimateur de la justice et du fisc français depuis un signalement effectué en juillet 2019 par le secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel, visant des «soupçons d’optimisation et fraudes fiscales de General Electric» en Suisse.