Des cadavres de rats échoués au milieu des paniers à salades. De la moisissure au plafond du laboratoire boucherie. Des blattes qui grouillent sur la machine du service de nettoyage. Toutes les images que Libération a pu consulter sont issues du «Livre noir» de la grande distribution, encore en construction par la fédération des services de la CFDT. Ce document rassemble des photos prises en 2024, envoyées par les salariés désireux d’alerter sur la dégradation des infrastructures d’un géant des hyper et supermarchés. Symbole, selon eux, de la crise du secteur qui emploie encore près de 700 000 personnes en 2025, selon France Travail. «Des magasins ont moins entretenu certains rayons au profit d’autres, tout le monde a voulu être le moins cher avec l’inflation et c’est difficile de jouer sur tous les tableaux», concède Gaëlle Le Floch, spécialiste de la consommation et de la grande distribution et directrice des idées stratégiques pour Kantar Worldpanel.
En pleine mutation depuis les années 2000, la grande distribution voit les plans sociaux se multiplier. Carrefour veut supprimer plus de 300 postes d’ici à la fin de l’année, alors même que l’ensei