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Libération
Pouvoir d'achat

Grèce : face à l’inflation, le gouvernement décide d’augmenter les salaires et les retraites

Le gouvernement du Premier ministre conservateur Kyriakos Mitsotakis a détaillé ce lundi 9 septembre plusieurs mesures en faveur du pouvoir d’achat des Grecs. L’opposition de gauche juge toutefois ces avancées trop faibles.
Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis en conférence de presse à Thessalonique, dimanche 8 septembre 2024. (Sakis Mitrolidis/AFP)
publié le 9 septembre 2024 à 17h25

Quand la droite donne dans la dépense publique. Pour tenter de parer au coût élevé de la vie en Grèce où le pouvoir d’achat est l’un des plus faibles de l’UE, le gouvernement du Premier ministre conservateur Kyriakos Mitsotakis a promis ce lundi 9 septembre des hausses de salaires, dont le revenu minimum, et l’augmentation des retraites. L’exécutif «veut donner la priorité à des questions telles que la démographie, le logement, le changement climatique», a déclaré le ministre des Finances Kostis Hadzidakis lors d’une conférence de presse.

Détaillant une série des mesures annoncées samedi dernier par Kyriakos Mitsotakis, son ministre des Finances a annoncé une hausse des retraites de 2 % à 2,5 % à partir de janvier prochain. Le chef du gouvernement, dont le gouvernement de droite est confronté à une baisse de popularité, avait annoncé lors d’un discours de rentrée très attendu l’augmentation du salaire minimum de 830 euros brut actuellement à 950 euros d’ici à 2027, ainsi que l’augmentation des rémunérations dans le secteur public.

«Des cacahuètes» pour l’opposition

Au total, plus d’une vingtaine de mesures doivent être adoptées, dont la baisse d’un point des cotisations sociales et l’exonération de l’imposition des appartements ou maisons vides. L’ensemble de ce projet possède un coût d’environ un milliard d’euros et s’ajoute aux prévisions initiales des dépenses budgétaires de 2,8 milliards d’euros pour 2025. Le gouvernement grec attend le feu vert de la commission européenne pour les réaliser.

L’opposition de gauche Syriza a néanmoins critiqué ces augmentations annoncées, «qui ne couvrent pas l’inflation» (2,7 % en juillet sur un an) rappelant que «le revenu réel des ménages diminue rapidement». «Des cacahuètes pour les retraités», a commenté lundi un chroniqueur dans le quotidien de centre-gauche Ta Néa.

Malgré la poursuite de la croissance en Grèce ces dernières années (+ 2 % en 2023) après une décennie de crise au cours de laquelle le pays a perdu un quart de son produit intérieur brut (PIB), le niveau de vie reste l’un des plus bas dans l’Union européenne. D’après les chiffres d’Eurostat, en 2023, le pays avait le deuxième PIB par habitant le plus bas en matière de pouvoir d’achat au sein de l’UE, alors que le revenu annuel moyen n’atteint que la moitié de la moyenne européenne.