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Libération
Reportage

Grève à Lidl : «Dans les équipes, le ras-le-bol est total»

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A Saint-Quentin-Fallavier (Isère), une des plateformes régionales des enseignes de la marque allemande, plusieurs dizaines d’employés se sont relayés, à l’appel de leurs syndicats, pour protester dans la durée contre leurs conditions de travail.
Les salariés de Lidl devant le site de Saint-Quentin-Fallavier (Isère), le 7 février. (Pablo Chignard/Libération)
par Maïté Darnault, correspondante à Lyon
publié le 7 février 2025 à 18h11

La file d’une vingtaine de poids lourds s’étire à l’entrée du site. Certains n’ont plus bougé depuis l’aube, attendant un hypothétique déchargement. Ce 7 février, à Saint-Quentin-Fallavier (Isère), la plate-forme régionale de Lidl tourne au ralenti. Dès minuit, des équipes de préparateurs ont débrayé pour une grève illimitée à l’appel de cinq organisations syndicales du secteur de la grande distribution (CFTC, CGT, CFDT, FO-FGTA et SNCDD CFE-CGC). Ils ont depuis passé le relais à des collègues parfois venus de l’un des 66 magasins implantés en Auvergne-Rhône-Alpes. Devant les locaux de la zone logistique, quelques affichettes et une poignée de drapeaux ont été accrochés aux grilles. Ils sont plusieurs dizaines d’employés, cafés en main et vêtements de travail fluo, à piétiner pour se réchauffer.

Ce n’est pourtant pas le froid matinal qui dérange le plus David (1), qui passe 36,5 heures par semaine dans l’«entrepôt plus ou moins chauffé en hiver» de Saint-Quentin-Fallavier : «On n’a pas demandé grand-chose mais on ne nous donne rien, déplore le cariste, dont la paie oscille entre 1 700 et 1 800 euros nets par mois. On voit la marchandise qui part, les magasins pleins, on fait notre maximum pour que ça tourne. Mais la charge et la pression augmentent, les outils sont dégradés et les salaires ne suivent pas, les gens ont un coup sur le moral.