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Libération
Conciliation

Grève des contrôleurs aériens : le principal syndicat du secteur suspend son préavis pour les 7, 8 et 9 octobre

Cette annonce ce samedi 4 octobre intervient après une conciliation avec la direction, dont le syndicat n’a pas encore précisé les détails. Si ce n’est que sa décision fait suite aux annonces du Premier ministre «renvoyant le projet de loi de finances aux travaux parlementaires»

A picture taken on July 3, 2025 shows the air traffic control tower of Roissy Charles-de-Gaulle airport, outside Paris, as French air traffic controllers launched a two-day strike to demand better working conditions, disrupting travel for tens of thousands of people at the start of a summer holiday season. (Photo by Thibaud MORITZ / AFP) (Thibault Moritz/AFP)
Publié le 04/10/2025 à 14h08, mis à jour le 04/10/2025 à 16h35

Les consultations ont abouti. Le principal syndicat des contrôleurs aériens français «suspend son préavis de grève des 7, 8 et 9 octobre», à l’issue des discussions engagées avec la Direction générale de l’aviation civile, a annoncé le Syndicat national des contrôleurs du trafic aérien (SNCTA) ce samedi 4 octobre sur son site.

Cette décision de levée de son préavis, après un premier report en septembre, intervient après une «conciliation» et «compte tenu des accords trouvés» avec la direction, que le syndicat ne détaille pas à ce stade.

Rattrapage intégral de l’inflation

Le syndicat «invite chaque contrôleur à annuler au plus tôt sa [ses] déclaration [s] préalable [s]». Le bureau national du SNCTA a expliqué avoir «pu avancer sur des sujets internes» et discuté «de manière apaisée avec l’ensemble des interlocuteurs», sans plus de précisions. Si ce n’est que sa décision fait aussi «suite aux annonces du Premier ministre renvoyant le projet de loi de finances aux travaux parlementaires».

Ces annonces «font que le contexte politique ne se prête plus à ce qu’on traite ça dans dans le cadre d’un préavis de grève», précise le syndicat. La discussion se poursuit donc «dans le cadre du dialogue social classique», a indiqué le bureau national. «Aucune nouvelle date de préavis n’est prévue.»

Sébastien Lecornu a renoncé vendredi à recourir à l’article 49.3 de la Constitution qui lui aurait permis de faire adopter un budget 2026 sans vote, redonnant ainsi la main au Parlement - sans pour autant écarter les menaces de censure. Le Premier ministre a estimé qu’il n’y avait «plus aucun prétexte pour que ces débats [parlementaires] ne démarrent pas la semaine prochaine».

Le SNCTA représente 60 % des voix dans la profession et demande depuis des semaines le «rattrapage intégral de l’inflation» en matière salariale pour 2024, mais aussi une évolution de la gouvernance de la profession.

Plusieurs aéroports français comme Montpellier ou Perpignan avaient été paralysés le 17 décembre 2024 après un appel à la grève du SNCTA. Mais ce syndicat majoritaire n’avait pas appelé à la mobilisation les 3 et 4 juillet 2025, contrairement à l’appel de l’UNSA-ICNA et de l’USAC-CGT. Celle-ci avait provoqué l’annulation de près de 3 000 vols et de nombreux retards, affectant des centaines de milliers de personnes en France et dans le reste de l’Europe.

Mi-septembre, le syndicat avait reporté sa grève prévue le 18, jour de mobilisation national, estimant n’avoir pas d’interlocuteur pour faire «aboutir les revendications du niveau ministériel». Sollicité, le ministère des Transports a indiqué qu’il communiquerait dans la journée.

Fin août, le ministre des Transports Philippe Tabarot avait déclaré qu’il ne cèderait pas face à l’appel à la grève du SNCTA (du 18 septembre), le jugeant «d’autant plus inopportun» qu’il intervenait «dans un contexte politique incertain», à quelques jours de la chute du gouvernement de François Bayrou.

La Fédération nationale des associations d’usagers des transports (FNAUT) s’est félicitée de la suspension de ce préavis. Elle «demande instamment que les passagers et les compagnies aériennes qui les transportent ne soient pas les boucs émissaires de ces appels à la grève à répétition» et souhaite «qu’un vrai dialogue constructif s’établisse entre les contrôleurs et la Direction des services de la navigation aérienne».

Mis à jour à 15h55 avec les précisions du syndicat et la réaction de la FNAUT