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«Grève illimitée» à Lidl contre les bas salaires et la généralisation du travail le dimanche matin

Cinq syndicats ont appelé à la «grève illimitée» à partir du vendredi 7 février. Réclamant une hausse des salaires, ils s’opposent aussi à la généralisation du travail le dimanche matin.
La direction de Lidl France réfléchit à généraliser l'ouverture des magasins le dimanche, qui ne concerne qu'une partie actuellement. (Jean-Francois Fort/Hans Lucas.AFP)
publié le 6 février 2025 à 11h32
(mis à jour le 6 février 2025 à 13h00)

«Il n’est pas courant pour la CFE-CGC Lidl de s’associer à un mouvement de grève. C’est pourtant le cas aujourd’hui.» Dans une publication sur son compte Facebook lundi 3 février, le syndicat des cadres de l’enseigne de supermarchés a annoncé s’associer à la «mobilisation générale» lancée par d’autres organisations de l’entreprise. Accompagné de la CFTC, la CGT, la CFDT, FO-FGTA, l’organisation appelle à «une grève illimitée à partir du 7 février» chez Lidl France. Un mouvement social mené pour la «revalorisation des salaires» et une «amélioration des conditions de travail» qui s’annonce important. Thierry Chantrenne, délégué central CGT, anticipe un niveau de mobilisation «jamais vu» dans l’entreprise.

Cette annonce survient après l’échec d’une troisième réunion sur les salaires, tenue mercredi, qui s’est «soldée par un échec» selon la CFDT. Le syndicat regrette une «faible augmentation générale» proposée et une dégradation des conditions de travail. De son côté, la CGT évoque des «négociations annuelles obligatoires (NAO) catastrophiques» avec une proposition d’augmentation générale des salaires de la direction de 1,2 %.

Mais pour l’instant, le premier syndicat de l’entreprise, l’Unsa, a indiqué privilégier «pour le moment le dialogue» à la grève.

«Les salariés sont la seule variable d’ajustement de l’entreprise»

Les syndicats s’opposent également à un projet de généralisation de l’ouverture des magasins le dimanche matin. Une hypothèse formulée récemment par la direction alors que cela ne concerne pour le moment que la moitié des magasins. «On nous a annoncé de but en blanc que tous les magasins allaient ouvrir le dimanche matin. Et ce qu’on a compris, c’est qu’on va ouvrir 7 jours sur 7, mais avec le même temps de travail. Ce qui veut dire une pression encore plus importante sur les salariés alors que le turnover est déjà très élevé», rapporte Thierry Chantrenne, de la CGT.

Mi-décembre, un avis du CSE central (CSEC) «approuvé à l’unanimité des membres élus» faisait état d’une situation sociale «qui empire», selon un précédent communiqué signé par les mêmes syndicats, qui appellent aujourd’hui à la grève. «A nouveau, le CSEC constate que les salariés sont la seule variable d’ajustement de l’entreprise, ce qui entraîne systématiquement un report de la charge de travail sur ceux qui restent, détériorant davantage leurs conditions de travail», disait l’instance, appelant la direction à ne «pas compenser la baisse de la marge issue de la guerre des prix par la réduction de la masse salariale».

Avec près de 1 600 magasins et 46 000 salariés revendiqués mi-janvier en France, l’enseigne y est devenue au fil des ans un acteur significatif de la grande distribution alimentaire, dominée par E.Leclerc qui pèse près du quart du marché. Depuis le début de la décennie 2010, Lidl est passé d’un modèle de «hard discount» à davantage de qualité dans des magasins de format relativement réduit, avec moins de 2 000 références.