Il y a comme un léger décalage. D’un côté, le taux de marge des entreprises est au plus haut depuis soixante-dix ans, les milliardaires français ont vu leur fortune accumulée s’envoler de 236 milliards d’euros depuis le début de la crise sanitaire, et il pleut des dividendes sur les actionnaires. De l’autre, près d’un salarié sur deux gagne toujours moins de 2 000 euros par mois, une situation jugée suffisamment précaire par le gouvernement pour qu’il décide de verser à ces travailleurs une «indemnité» (unique) de 100 euros censée compenser la hausse des prix de l’énergie.
C’est sur ce terrain social qu’ont commencé à se multiplier, au cours des derniers mois, des mouvements de grève – plus ou moins amples, plus ou moins victorieux – un peu partout en France. C’est aussi sur ce terrain que plusieurs organisations syndicales