A travers la grille, on aperçoit quelques palettes brûlées l’avant-veille, un poteau électrique et des tourets, ces gigantesques bobines qui permettent de rétablir le courant quand il y a un souci, des drapeaux de la CGT plantés ici ou là. On vient nous ouvrir le portail de l’agence Enedis d’Arcueil (Val-de-Marne). Il est fermé par une grosse chaîne car le site est de nouveau bloqué ce jeudi, et aucun camion ou presque ne sort depuis 8 heures du matin. «Sauf en cas d’urgence, si des rues complètement sans courant par exemple», précise Frédéric Probel, délégué régional CGT chez Enedis et GRDF dans tout l’ouest de la région parisienne.
On rejoint quatre ou cinq gars en uniforme bleu installés autour d’une table sortie de leur local, coincée entre les bureaux et les garages des camions bleus à nacelle, pour les interventions en hauteur. Les électriciens et gaziers d’Enedis et GRDF se sont mobilisés plusieurs fois cette semaine alors que les négociations patinent. En cause, l’indécence à leurs yeux du niveau des hausses de salaire proposées par la direction.
La CGT réclame des NR (niveaux de rémunérations), qui, transposés dans leur grille, permettraient d’obtenir au minimum 120 euros par mois pour tous les salariés, en plus des 80 euros négociés pour toute la branche des industries électriques et gazières (IEG). Soit 200 euros,