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Mouvements sociaux

Grèves à la RATP, à la SNCF, dans le secteur aérien, colère des agriculteurs… A quoi s’attendre en France dans les prochains jours ?

Les agriculteurs en colèredossier
«Libé» fait un tour d’horizon des grèves, manifestations et mouvements de colère attendus cette semaine en France.
Un rond-point à proximité d'une réunion du président du syndicat FNSEA avec des agriculteurs mécontents, à Merville, dans le sud-ouest de la France, le 31 octobre 2024. (Pat Batard/Hans Lucas. AFP)
publié le 11 novembre 2024 à 17h33
(mis à jour le 13 novembre 2024 à 10h44)

Automne chargé sur le front social. Déjà confronté aux plans sociaux chez Michelin et Auchan, le gouvernement doit faire face à une multiplication d’appels à la grève à venir en France, dans un contexte économique morose et sur fond d’austérité budgétaire pour 2025. Secteur par secteur, Libération fait le point.

Du lundi 11 au mercredi 13 novembre : préavis de grève sans impact à la RATP

L’ouverture à la concurrence pour les bus de la RATP a déclenché un préavis de grève de la branche CGT de la RATP, qui voit dans cette ouverture un «prétexte à des attaques incessantes sur les effectifs, sur [les] conditions de travail et sur [les] rémunérations». Ce préavis couvre «l’ensemble du personnel et dans tous les services» pour la période du lundi 11 novembre à partir de 19 heures jusqu’au mercredi 13 novembre à 7 heures. Contactée par Libération ce lundi, la RATP assure que ce mouvement de grève n’aura pas d’impact sur le trafic.

Jeudi 14 novembre : grève des pilotes de ligne

Le syndicat national des pilotes de ligne (SNPL) appelle à une grève et à un rassemblement devant l’Assemblée nationale jeudi 14 novembre après le vote par les députés d’un alourdissement de la fiscalité sur le transport aérien. Dans un communiqué commun envoyé dimanche 10 novembre en fin de journée, plusieurs autres syndicats du secteur – l’Unsa transport, l’Unsa PNC, la CFE-CGC Fnema, l’Unac, le SNPNC-FO et Feets-FO – ont annoncé qu’ils appelaient «tous les salariés du secteur aérien à venir manifester leur désaccord avec cette taxation mortifère pour les emplois devant l’Assemblée nationale le 14 novembre». «Ce projet est une attaque sans précédent sur le secteur de l’aérien en France, ses emplois, sa compétitivité et sa pérennité», dénoncent-ils.

Les députés, qui examinent le projet de budget 2025, ont approuvé vendredi l’alourdissement de la fiscalité sur le transport aérien proposé par le gouvernement, en limitant toutefois sa durée à un an et en excluant du dispositif l’Outre-mer et la Corse. Concrètement, ce dispositif va relever les tarifs de la taxe sur les billets d’avion. Pour les vols en classe économique, la hausse sera de 2,60 euros par passager à 9,50 euros pour une destination européenne, de 7,50 euros à 15 euros pour les destinations intermédiaires, et de 7,50 euros à 40 euros pour les destinations lointaines, selon le rapporteur général du Budget, Charles de Courson.

Mardi 12 novembre, les principales compagnies aériennes françaises ne s’attendaient a priori pas à d’importantes perturbations de leurs programmes de vol jeudi. «On devrait être capables de transporter tous les clients» ayant prévu de voyager, a déclaré le directeur général adjoint d’Air France-KLM, Alexandre Boissy, lors d’une conférence de presse de la Fédération nationale de l’aviation et de ses métiers (Fnam), à l’unisson de responsables d’Air Caraïbes, French Bee et Corsair.

Vendredi 15 et à partir du lundi 18 novembre : les agriculteurs manifestent leur colère sur les routes

Du côté des agriculteurs, la colère gronde à nouveau, moins d’un an après un mouvement qui avait en partie paralysé les grands axes routiers en France. Les actions symboliques ont repris ces dernières semaines et devraient s’amplifier après la mi-novembre, notamment à l’appel des syndicats majoritaires FNSEA et Jeunes agriculteurs (JA). Lesquels appellent à descendre dans la rue ce vendredi 15 novembre. Les agriculteurs, durement frappés cette année par de mauvaises récoltes de blé et un regain de crise sanitaire dans les élevages, réclament de pouvoir vivre de leur métier : ils attendent de la clarté sur les prêts garantis par l’Etat. Et ils refusent catégoriquement la signature d’un accord de libre-échange négocié entre l’UE et les pays latino-américains, le Mercosur.

Ce mercredi sur France Inter, Arnaud Rousseau, le président du Syndicat de la fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA) a également annoncé que les tracteurs allaient «reprendre la route» à partir de lundi 18 novembre. «On sera dans tous les départements à partir de lundi pour quelques jours, pour faire entendre, au moment du G20 au Brésil, la voix de la France», a-t-il déclaré.

Cette fois, le porte-parole a assuré qu’il n’y aurait pas de blocage d’autoroutes, précisant qu’ils ne «sont pas là pour ennuyer les Français» ni pour les «affamer».

Du mercredi 20 au vendredi 22 novembre : grève à la SNCF

Les syndicats de la compagnie ferroviaire SNCF appellent eux à cesser le travail du mercredi 20 novembre 19 heures au vendredi 22 novembre 8 heures. Ils ont aussi lancé samedi un préavis de grève illimitée à partir du mercredi 11 décembre 19 heures (reconductible par périodes de 24 heures). De quoi potentiellement perturber le service pendant les vacances de Noël.

Les représentants des cheminots réclament un moratoire sur le démantèlement de Fret SNCF, la division consacrée au fret ferroviaire, et protestent contre les modalités de l’ouverture à la concurrence des lignes régionales. «Le dialogue doit aboutir» entre les dirigeants de la SNCF et les syndicats de l’entreprise publique, a jugé dimanche le ministre des Transports, François Durovray. «Chacun est responsable», «on ne peut pas imaginer qu’au moment où la France doit aller de l’avant, elle soit bloquée et qu’au moment où les Français veulent se retrouver, ils ne puissent pas le faire», a-t-il dit sur France Info.

Mise à jour le 12 novembre à 10 h 30 avec les programmes de vol attendus jeudi par les principales compagnies aériennes françaises ; le 13 novembre à 10 h 40, avec les déclarations sur France Inter du patron de la FNSEA, Arnaud Rousseau.